Transfert de patients, départs en vacances, fermeture de services… Les hôpitaux à la peine pendant les fêtes

02/01/2020 Par M. B.

De nombreux services d'urgence n'ont pu assurer l'accueil de patient pendant la nuit de la Saint Sylvestre, faute d'effectifs suffisants. Des problèmes de recrutement sont invoqués par les directions des hôpitaux touchés qui s'ajoutent à la crise profonde constatée ces dernières années. À Roubaix, l'unité hivernale censée désengorger les urgences durant l'hiver est resté fermée ce premier janvier. Conséquence de la crise qui touche les hôpitaux publics, exacerbée dans le chef-lieu du canton du Nord. Avec 48 postes vacants, l'hôpital souffre d'un manque d'attractivité évident. "Sur plus de 40 élèves à l'école d'infirmières, quatre ont postulé à l'hôpital de Roubaix. Les autres vont en Suisse, en Belgique… Elles ne viennent pas à l'hôpital public, parce que l'hôpital public n'est pas attractif !" se désole le chef de service Diabétologie. Et de rappeler que le personnel de santé a effectué plus de 100.000 heures supplémentaires en 2019. Aux Sables-d'Olonne, les urgences ont été fermées toute une nuit pendant les fêtes. Ce sont les départs en vacances d'hiver qui ont aggravé une situation déjà très tendue. Ainsi, vendredi 27 décembre, un seul médecin de garde était présent. La direction évoque des problèmes de recrutement : une dizaine de postes de médecins restent vacants. Selon le chef de service des urgences, Christophe Le Gal, certains jeunes praticiens "choisissent délibérément de faire de l'intérim médical et ne vivent que de cela" en étant parfois payés 2.000 euro la nuit. "C'est indécent", réagit le Dr Le Gal.

Un patient atteint du cancer transféré à deux heures de route, décède à son arrivée À Cherbourg, le service oncologie de l'hôpital Pasteur est resté fermé pendant 15 jours, entraînant le transfert de malades et personnels vers d'autres structures ou services. "Il y a des manques d'effectifs dans l'ensemble des services", précise Sylvie Meriel, secrétaire Force Ouvrière à l'hôpital. Résultat, selon la syndicaliste : "La direction a dû faire un rapide calcul en se disant qu'il suffisait simplement de fermer l'oncologie pour récupérer une quinzaine de personnels et combler les trous". Conséquence de cette restructuration, un malade en fin de vie atteint du cancer, transféré à Caen à 120 km, est décédé deux heures après son arrivée. À Saint-Calais, une solution a été trouvée in-extremis. La direction de l'hôpital avait dans un premier temps annoncé la fermeture des urgences durant deux nuits. Finalement un médecin a été dépêché, épaulé par une infirmière et une aide-soignante, ce qui a permis au service de fonctionner normalement.  

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Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus

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