C’est une première. A Longué-Jumelles, entre Angers et Saumure, le centre hospitalier pourrait être repris par un groupe privé à l’issu d’un “appel à repreneur” lancé par le conseil départemental de Maine-et-Loire et l’ARS Pays de la Loire.
Comme le relate Le Monde, l’annonce du candidat retenu aurait dû avoir lieu il y a quelques mois, en juin… Mais elle se fait toujours attendre. Officiellement pour “approfondissement de l’étude des deux offres déposées” selon l’ARS. Officieusement, d’après les informations du quotidien, dans l’attente d’un feu vert de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn qui est appelée à trancher ce dossier, source d’inquiétudes chez les syndicats, qui divise les élus locaux.
L’hôpital de Longué-Jumelles est essentiellement tourné vers la prise en charge de personnes âgées, avec 85 lits d’Ehpad, 30 lits de soins de suite et réadaptation (SSR) et 35 lits en unité de soins longue durée (USLD). Il ne propose ni de service de chirurgie, ni d’obstétrique.
En 2018, la Cour des comptes avait estimé dans un rapport que les ratios d’endettement avaient atteint “un niveau insoutenable avec une durée de désendettement de 117 ans en 2016”. Ce rapport qualifiait l’établissement “sous survie artificielle” après de “lourdes carences de gestion”. A l’époque, le Cour avait appelé à “un repositionnement” de l’hôpital et à une “fusion” avec l’hôpital de Saumur pour éviter la “fermeture pure et simple du site qu’impliquerait de fait une diminution significative des aides de l’ARS”.
Deux projets de reprise
D’après Le Monde, deux dossiers ont été déposés suite à l’appel à repreneur. Le premier est public, porté par le CHU d’Angers en partenariat avec la Mutualité française et les médecins du pôle santé. Ce projet propose de créer cinq lits de médecine pour faire de l’établissement un hôpital de proximité pilote. Il propose également la fusion des hôpitaux de Saumur et de Longué-Jumelles au 1er janvier 2021 avec pour condition le versement d’une subvention annuelle dégressive de 600 000 euros par l’ARS.
Le second dossier, explique Le Monde, a été déposé par le groupe privé Le Noble Age (LNA), qui gère déjà 57 établissements d’Ehpad et de soins de suite. Le groupe propose 18,5 millions d’euros pour reprendre les locaux et l'activité ; tout en s'engageant à maintenir l’offre sanitaire et médico-sociale actuelle. Il s’engagerait également à proposer des prix de journées “revus et accessibles” et à reprendre “l'ensemble des équipes, quel que soit le statut”, cite le quotidien.
Rien n’est encore défini pour les 80 fonctionnaires titulaires qui travaillent à l’hôpital en cas de reprise par le groupe privé. Le dossier explique que “le cadre juridique de reprise du personnel devra être précisé”.
Enfin, beaucoup de questions se posent dans ce dossier : les conditions de reprise des fonctionnaires - les fonctionnaires ne pouvant pas travailler pour le privé -, le “détricotage” des liens financiers de l’hôpital public avec ses homologues et le risque de la hausse des tarifs en cas de reprise par le privé.
[Avec Le Monde]
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