Urgences privées : "On pourrait accueillir deux fois plus de patients"

12/09/2019 Par Aveline Marques
Système de santé
Alors que le conflit social aux urgences s'enlise malgré les annonces de la ministre, la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) presse les pouvoirs publics de davantage recourir au secteur privé pour soulager l'hôpital public.

  "D'un côté, vous avez des urgences publiques en tension forte, une difficulté sociale importante et une complexité de prise en charge lorsqu'il y a 250-300 passages en 24 heures. Et d'un autre côté, avez un secteur privé, avec 120 services absolument pas débordés", a relevé Lamine Gharbi, président de la FHP, lors d'une conférence de presse ce jeudi 12 septembre. "A titre personnel, j'ai quatre services d'urgences et on a passé un été dans la norme, sans aucun pic. Même la canicule à 46 degrés aux alentours de Montpellier n'a pas entrainé de tensions." Pour le syndicat des cliniques et hôpitaux privés, c'est le signe d'un "problème de régulation et de connaissance de la part de la population sur notre capacité à prendre en charge les urgences", et ce en "tiers payant intégral" et "sans dépassement d'honoraires", a tenu à rappeler Lamine Gharbi. Reconnaissant des dérives dans la sélection des patients, le président de la FHP a souligné qu'une charte "zéro refus" était en cours de diffusion dans les établissements. Les 120 services privés, qui prennent en charge 3 des 24 millions d'urgences annuelles, pourraient en "accueillir deux fois plus", estime Lamine Gharbi, soit 50 patients supplémentaires par jour. "Ce serait une bouffée d'oxygène pour les hôpitaux publics." Des ARS "juges et parties" ? Problème : les services d'urgence privés ne sont pas harmonieusement répartis sur le territoire. Alors que l'Occitanie en compte 26, 42 départements en sont dépourvus. D'après la FHP, certaines ARS rechignent à accorder des autorisations pour ne pas faire concurrence aux hôpitaux publics, dans un contexte budgétaire difficile. "Les ARS sont juges et parties", dénonce Lamine Gharbi. Une cinquantaine d'établissements accueilleraient déjà les urgences sans autorisation officielle.

 
Pas touche à l'Ondam

Comme son homologue de la FHF, Lamine Gharbi a milité pour que les 750 millions d'euros promis par Agnès Buzyn en réponse à la crise des urgences donnent lieu à un relèvement de l'Ondam 2020. "Il suffirait de l'augmenter de 0,1 point, plaide-t-il. Sinon, soit c'est la ville qui compense, soit c'est l'hôpital et ce sera surtout l'hôpital puisque les enveloppes ne sont pas fongibles." Saluant les engagements tenus par la ministre de la Santé cette année première augmentation des tarifs du privé en huit ans, restitution des crédits gelés  , le président de la FHP a appelé les pouvoirs publics à ne pas "rompre avec cette dynamique" dans le prochain PLFSS en indexant les tarifs sur l'inflation et en supprimant la taxe sur les salaires, qui est un "frein à l'embauche".

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

François Pl

Non

Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

0 commentaire
4 débatteurs en ligne4 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Enquête
Abandon des études de médecine : enquête sur un grand "gâchis"
05/09/2024
15
"Dans cette vallée, le médicobus ne remplace pas le médecin traitant" mais assure "la continuité des soins"
17/09/2024
2
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2
Podcast Vie de famille
Le "pas de côté" d'un éminent cardiologue pour comprendre le cheminement de son fils apprenti chamane
17/05/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
5