Rarement un avis aura été aussi attendu. La commission de la transparence (CT) de la Haute Autorité de santé (HAS) doit statuer aujourd'hui, mercredi 15 mai, sur le service médical rendu par les préparations homéopathiques, qui doit décider du maintien ou non du remboursement de l'homéopathie (129,6 millions d'euros en 2017). Missionnée fin août 2018 par la ministre de la Santé, l'autorité, qui devait initialement trancher en février, avait demandé un délai au regard de l'ampleur de la tâche : quelque 1200 préparations à évaluer. Las, l'avis ne devrait pas être connu avant au moins dix jours. Le temps pour les industriels concernés de faire parvenir leurs observations écrites, comme prévu dans le décret ad hoc. Si ceux-ci demandent une audition à la HAS, ce délai pourrait même être porté à 45 jours maximum. C'est seulement à l'issue de ce processus que l'avis définitif de la CT, agrémenté des observations éventuelles de Boiron et consorts, devrait être rendu public. L'homéopathie sur la sellette Sur le fond, les pronostics sont défavorables à un maintien du remboursement de l'homéopathie, au regard du large consensus scientifique sur son absence d'efficacité spécifique. Dans un avis précédent, très inhabituel dans sa forme, l'autorité avait d'ailleurs laissé filtrer une opinion laissant peu de place au mystère. "La Commission s’étonne du maintien du taux de remboursement à 30 % des médicaments homéopathiques à nom commun compte tenu du taux de remboursement à 30 % voire 15 % de médicaments ayant fait la preuve de leur efficacité", avait ainsi indiqué la CT dans son avis du 18 juin 2018, au moment de réévaluer certaines préparations. D'après Libération, la HAS devrait adopter un avis "qui appelle au déremboursement pour l’ensemble des produits homéopathiques, s’appuyant sur un manque d’efficacité prouvée".
Le débat sur l'homéopathie avait été relancé à la suite d'une tribune de 124 médecins publiée dans Le Figaro et Egora en mars 2018. Sous le nom de collectif FakeMed, ces praticiens avaient réclamé de "ne plus rembourser par les cotisations sociales les soins, médicaments ou traitements issus de disciplines refusant leur évaluation scientifique rigoureuse". Les académies de médecine et de pharmacie avaient ensuite emboîté le pas, contraignant la ministre Agnès Buzyn à s'emparer du dossier et saisir la HAS.
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