"Nous, soignants travaillant à l'hôpital public, en sommes fiers. Nous avons la certitude d'appartenir à un des systèmes de santé les plus humanistes. Nous voulons le défendre, le faire perdurer, le faire vivre, quand vous l'abandonnez". Après avoir diffusé début avril le clip de leur chanson "De la colère dans le cathéter", qui a fait le buzz sur les réseaux sociaux avec plus de 11 millions de vues, le collectif du service des urgences de l'hôpital de Valence, dans la Drôme, a rédigé une tribune pour alerter les élus sur les conditions de travail du personnel hospitalier et le manque de moyens qui se fait au détriment des patients. "La maltraitance s'est institutionnalisée, les conditions actuelles d'accueil et de prise en charge sont devenues scandaleuses et dangereuses." Ce jeudi 2 mai, députés et sénateurs ont reçu dans leur boite mail une lettre ouverte leur demandant de prendre conscience des difficultés financières des hôpitaux et de sauver le système de soins français. "Votre absence de prise de position vous rend complices du délitement de l'hôpital public", les apostrophent les signataires parmi lesquels des infirmiers, des médecins ou encore des aides-soignants. Selon eux, "le système s'abîme, ce système est lui-même tombé malade. Et qui pour le soigner ? Assurément pas les politiques des dernières décennies". Néanmoins, ils reconnaissent avoir "encore la chance de vivre dans un pays où, malgré ses failles, le maillage sanitaire existe. Peu importe où l'on se trouve, les secours viendront nous chercher. Un pays où l'hôpital public accueille sans conditions sociales ou pécuniaires". "Nous devons courir après le temps au détriment de l'humain" Dans cette missive, ils détaillent leurs conditions de travail : "Nous, soignants d'un service d'accueil d'urgences, en plus de pallier les difficultés inhérentes à la médecine de ville, recevons l'urgence vitale, médicale, psychiatrique, sociale dans des conditions honteuses et carencées pour un pays comme la France." "Nos locaux sont sous-dimensionnés, le matériel est rationné, le personnel sous-évalué et sous-estimé, les patients ne sont plus considérés. Nous devons courir après le temp au détriment de l'humain que nous sommes et que sont nos patients", déplorent-ils plus loin. Depuis le 27 mars, infirmiers, aides-soignants et médecins sont en grève illimitée … sans arrêter de travailler pour autant. Une mobilisation qui fait suite à l'annonce du plan de restructuration du centre hospitalier, en déficit de 8 millions d'euros l'an dernier. Celui-ci prévoit de revenir à l'équilibre financier dans les prochaines années grâce à la suppression dès cette année d'une cinquantaine de postes paramédicaux et à la fermeture de trente lits. Une journée de grève générale, avec les autres services, a d'ailleurs lieu ce jeudi. [Avec FranceInfo et France Bleu Drôme]
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