Multiplication des suspensions abusives dans les hôpitaux, alertent les syndicats
Certains directeurs d'hôpitaux "abusent de leur droit de police pour régler leur compte à des collègues qui ne se soumettent pas à leur bon vouloir", dénoncent conjointement Action praticiens hôpital et Jeunes médecins dans un communiqué pointant la "multiplication des suspensions abusives". Au CHU de La Réunion, "cette procédure est devenue un sport habituel", pointent les hospitaliers. Mais cet établissement ne serait pas un cas isolé. A Brest, un praticien à l'origine d'un mouvement de grève aurait été suspendu. A Voiron, l'anesthésiste suspendu a été dédouané au bout d'un an. A Saint-Malo, la sanction concerne un médecin qui dénonçait une violation du secret médical… "Pour le praticien [ces suspensions] entraînent une stigmatisation, une perte de revenus puisque seul le traitement de base est poursuivi et un risque de perte de savoir-faire", s'insurgent les syndicats. Pour encadrer cette procédure et en limiter l'arbitraire, Action praticiens hospitaliers et Jeunes médecins réclament que ces suspensions soient limitées à trois mois en l'absence de conseil de discipline, d'insuffisance professionnelle ou de procédure pénale. Les syndicats exigent aussi que les responsables d'une suspension abusive soient sanctionnés pour abus de pouvoir. Ils réclament que ces dispositions soient intégrées à la loi de santé en cours d'élaboration.
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