Conditions d'hébergement indignes, harcèlement… Deux ex-dirigeants d'Ehpad risquent la prison
Six mois de prison ferme ont été requis à l'encontre des anciens dirigeants d'un Ehpad de Contes (Alpes-Maritimes), une mère et son fils, accusés d'escroquerie à l'Assurance maladie, de maltraitances à l'égard des résidents et de harcèlement moral à l'encontre de certains membres du personnel.
Pas de douche quotidienne mais une toilette succincte faute de personnels suffisants, des médicaments illégalement dispensés par des aides-soignantes, cuisine à l'hygiène douteuse (poils de chien, toiles d'araignée, four et micro-onde souillés) … Lundi 14 janvier, les ex-dirigeants de l'Ehpad de Contes (Alpes-Maritimes) comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Nice pour pas moins de 13 infractions commises entre 2015 et 2017, parmi lesquelles escroquerie à l'Assurance maladie, conditions d'hébergement indignes et harcèlement moral des employés. A la barre, l'ex-gérante, une infirmière de 70 ans qui a dirigé l'établissement durant 30 ans, et son fils, ont notamment dû répondre sur le manque d'effectifs et d'organisation. "J'avais du mal à recruter des gens qualifiés, on a formé des personnes, mais beaucoup ont abandonné", se justifie l'ex-gérante de l'Ehpad, passé de 30 à 58 résidents. "En réalité s'ils ne pouvaient pas embaucher c'est que personne ne voulait venir travailler là. On a voulu faire de l'argent sur les vieux, on surfe sur les problèmes de personnels dans les Ehpad, mais quand on refuse d'investir dans du matériel et des moyens, la maltraitance des résidents c'est aussi la souffrance du personnel", charge l'avocat d'une ancienne salariée, l'une des trois qui se sont portées partie civile au procès. Plusieurs salariées ont en effet dénoncé au cours de l'enquête le comportement "menaçant voire injurieux de la directrice". L'avocat de la défense a quant à lui pointé une enquête "partiale". "Des dysfonctionnements existent dans tous les Ehpad mais là on a grossi les choses, on présente une maison des horreurs, on s'acharne sur cette mère et son fils, alors que cela méritait peut-être des mesures pour corriger mais de là à en arriver au procès." Le Procureur a requis deux ans de prison, dont 18 mois avec sursis, et 200.000 euros d'amende. [avec Francebleu.fr]
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?
Stéphanie Beaujouan
Non
Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus