Le "forfait de réorientation" instauré par les députés visait à inciter l'Hôpital à rediriger les patients qui ne relèvent pas des urgences vers la médecine de ville. L'amendement, porté par le rapporteur général du budget Sécu à l'Assemblée, Olivier Véran (LREM), prévoyait une expérimentation pendant 3 ans dans des hôpitaux volontaires. La mesure "recueille au Sénat une unanimité d'opposition", a constaté la rapporteure pour l'assurance maladie, Catherine Deroche (LR), alors que sa suppression a été demandée sur tous les bancs, y compris par le sénateur LREM Michel Amiel. "C'est une fausse bonne idée", a jugé ce dernier. N'imaginant pas "convaincre" les sénateurs, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a néanmoins tenté de défendre la mesure, selon elle "caricaturée à l'envie". "On sait qu'à peu près 20% des urgences n'ont rien à faire aux urgences (...) et dans ces 20% il y a franchement un petit pour cent de gens qui exagèrent", a-t-elle développé. "L'idée c'est que dans un certain nombre de cas, nous devons faire de la pédagogie vis-à-vis de nos concitoyens", a-t-elle plaidé. "Ce qui m'inquiète dans cette mesure, c'est qu'elle semble baisser les bras", a pour sa part déclaré Bernard Jomier (PS). "Parce que Olivier Véran, là, il a inventé la tarification à l'inactivité. C'est stupéfiant, quand même. Ce n'est pas une bonne réponse." [Avec AFP]
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