Plusieurs centaines d'ambulances issues de coordinations de terrain, ont manifesté lundi, notamment sur le périphérique parisien, pour protester contre une réforme du financement des transports sanitaires menaçant selon eux les petites et moyennes entreprises.
Au plus fort de l'opération escargot parisienne, 700 véhicules ont été recensés par la préfecture de police. Une personne a par ailleurs été placée en garde à vue pour violences volontaires sur personne dépositaire de l'autorité publique et refus d'obtempérer, selon la même source, qui a fait état de jets de pierre et d'une poubelle brûlée sur le périphérique. Démarrées dans la matinée, les difficultés de circulation ont perduré jusqu'en fin d'après-midi. Des opérations similaires ont notamment eu lieu dans le sud de Lille (Nord) et devant le CHU de Nancy-Barbois (Meurthe-et-Moselle) selon des médias locaux. Le mouvement, auquel ne participaient pas les principales fédérations du secteur, est parti de coordinations de terrain. Dans la ligne de mire des manifestants, l'article 80 du budget de la sécurité sociale 2017, entré en vigueur le 1er octobre 2018. Depuis cette date, la prise en charge des transports des patients incombe directement aux hôpitaux et cliniques plutôt qu'à l'Assurance maladie, tout comme le choix des ambulances privées, auparavant l'apanage des patients. Les manifestants, dénoncent "l'ubérisation" de leur métier, tant ils redoutent qu'en passant des appels d'offres, les établissements privilégieront les grands groupes au détriment des petites structures indépendantes. Des inquiétudes rejetées par la ministre de la Santé. "J'ai été très vigilante à ne pas favoriser l'ubérisation et à protéger leur profession, contrairement à ce qu'ils peuvent penser", a-t-elle assuré, invitée lundi soir de l'émission Audition publique (LCP/Public Sénat/Le Figaro/AFP). "Les dépenses de transport ont considérablement augmenté d'année en année" a rappelé la ministre, qui veut inciter les hôpitaux à "rationaliser les transports". Le gouvernement propose qu'un "hôpital qui aurait par exemple deux malades venant d'un même village" puisse imposer un moyen de transport commun à ces deux personnes plutôt que de laisser chacun choisir son ambulance et être remboursé par la sécurité sociale. "C'est pas de l'uberisation, c'est de la rationalisation" a assuré la ministre, qui a promis de "continuer à travailler" sur le sujet. [Avec l'AFP]
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