Privés d'internes en médecine générale, des hôpitaux peinent à boucher les trous
La réforme du 3ème cycle, qui prévoit davantage de stages en ville, est durement ressentie par les hôpitaux non universitaires. A certains endroits, des plages de consultations voire des services ont dû être fermés faute d'internes en médecine générale.
A Charleville-Mézières, ils ne sont plus que 50, contre 75 auparavant. A Sedan, 4 postes sur 12 ont été supprimés. A Troyes, les urgences pédiatriques ont dû fermer leurs portes, faute d’internes. "Nous nous attendions à une baisse, mais je ne pensais pas que nous passerions de six internes à aucun", a déclaré Philippe Blua, le directeur du site, dans un entretien à L’Est éclair le 2 mai.
L'entrée en vigueur de la réforme du 3ème cycle, qui prévoit davantage de stages en ambulatoire pour les internes en MG, s'est traduite par une "une désorganisation assez marquée dans pas mal d'endroits", témoigne dans Le Monde le Dr Thierry Godeau, président de la Conférence nationale des présidents de commissions médicales d’établissements de centres hospitaliers. "Dans un contexte déjà tendu, c’est un facteur d’aggravation. Et on ne peut pas remplacer ces internes parce que nous n’avons pas de médecins à recruter sur le marché." Pour pallier ces manques, certains CH ont recours à l'intérim. D'autres sont contraints de "fermer régulièrement" des plages de consultation. "Les hôpitaux sont très impactés", estime-t-on à la Fédération hospitalière de France (FHF). Les stages d'internat débouchant souvent sur un recrutement, les établissements concernés se préparent à rencontrer de grandes difficultés à l'avenir pour pourvoir leurs postes vacants. "On nous reproche d’avoir une formation trop hospitalière, mais, quand on fait plus de stages dans le libéral, on nous dit que les hôpitaux ne tournent plus. Cela veut donc dire que le nombre de médecins est insuffisant", réagit Jean-Baptiste Bonnet, président de l'Isni. [avec Lemonde.fr]
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