Pour ramener le temps de travail effectif des internes à 48 heures hebdomadaires, l'Isni ne voit qu'une seule solution : instaurer le mécanisme des plages additionnelles, qui permettra de quantifier le temps de travail, pour enfin le récupérer ou l'indemniser. Une annonce faite initialement en novembre 2016 par Marisol Touraine.
Selon la grande enquête sur la santé mentale des jeunes médecins, 73% des internes travaillent au-delà du seuil légal, fixé à 48 heures hebdomadaires, et un tiers engrangent plus de 60 heures par semaine. Ce dépassement systématique du temps de travail est un facteur de risques de troubles psychiques, montrait l'enquête. Prenant 15 engagements contre le mal-être des étudiants en santé début avril, Agnès Buzyn a assuré qu'elle porterait "une vigilance toute particulière" au strict respect du repos de sécurité et du temps de travail hebdomadaire des professionnels en formation.
"Nous ne voulons pas attendre"
Mais comment? "Il est illusoire de penser que ce problème pourra être réglé par décrets et injonctions administratives, juge l'Isni dans un communiqué daté du 17 avril. Nous avons mis 15 ans à faire respecter le repos de garde, nous ne voulons pas attendre autant." Si des "efforts" sont faits dans les services postés (urgences, réa…), "la quasi-totalité des services de chirurgie et des services à gardes (cardiologie, néphrologie, hépato-gastro-entérologie) ne respectent pas la législation et sont loin de le faire", charge le syndicat.
Pour l'Isni, il n'y a qu'une seule solution : quantifier le temps de travail des internes, en utilisant le mécanisme des plages additionnelles, comme pour les PH. Au-delà des 9 demi-journées de travail (8 de temps hospitalier, 1 de temps universitaire), "toute demi-journée de présence supplémentaire" doit être "rémunérée ou récupérée en repos". Un mécanisme qui serait mis en place sur la base du volontariat. "Nous sommes certains que mettre un coût au temps de travail des internes obligera à repenser, en douceur, les organisations de service." Et l'Isni de rappeler que la mise en place du temps de travail additionnel avait été annoncée en novembre de 2016 par Marisol Touraine. La ministre avait proposé de le limiter à 15 plages additionnelles par trimestre et d'aligner le tarif sur celui de la garde supplémentaire.
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