Baisse de 20% des ventes : la guerre contre le tabac marque des points

05/04/2018 Par Catherine le Borgne
Santé publique
La hausse des prix a fait chuter les livraisons auprès des débitants de 19 % en mars par rapport au même mois de 2017. Les ventes de substituts nicotiniques sont en plein essor. Les traitements sont mieux remboursés et plus largement prescrits, informe Les Echos.

La perspective d'un paquet de cigarettes à 10 euros a été, semble-t-il, intégrée par les fumeurs.  Le relèvement généralisé des prix du tabac, amorcé en novembre et programmé jusqu'en 2020, fait déjà chuter les ventes, observent Les Echos. En mars, les livraisons de tabac auprès des débitants ont fondu de 19 % par rapport au même mois de l'année précédente, estime-t-on chez Seita. Mais les volumes ont commencé à dégringoler sans attendre la hausse de début mars. En février, ils avaient chuté de 4,4 % pour les cigarettes, et de 18,6 % pour le tabac à rouler, qui avait déjà subi une augmentation de 15 % de ses prix il y a un an. Après une  baisse de plus de 2 % des ventes de tabac en 2017, la tendance est bien partie pour s'accentuer en 2018, même si des débitants de tabacs incriminent le déport vers des circuits parallèles et la contrebande. Côté substituts nicotiniques, selon l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), en 2017, 2,7 millions de mois de traitement ont été enregistrés, soit 600.000 de plus que l'année précédente. Les ventes de patchs, qui pèsent désormais près de 40 % du marché (contre 50 % pour les substituts oraux), ont bondi de 45 % en 2017. Le coût des traitements remboursés a atteint 20,6 millions d'euros en 2017, contre 11 millions en 2016 et 8 millions en 2015, selon l'Assurance-maladie. Cela ne s'arrêtera pas là. Poursuivant l'offensive lancée par Marisol Touraine, Agnès Buzyn, vient d'annoncer dans le cadre de son plan prévention santé que les substituts nicotiniques allaient être remboursés comme n'importe quel médicament, sur la durée. De plus, la mise en oeuvre dès la prochaine rentrée du service sanitaire en santé, en particulier dans les lycées, devrait démultiplier le potentiel des campagnes anti-tabac. Pour Clémence Cagnat-Lardeau, directrice de l'Alliance contre le tabac, c'est en 2014 que tout a basculé : "On n'avait jamais dit aussi clairement dans un plan anti-tabac qu'il faut aider les fumeurs à arrêter ". L'instauration à partir de novembre 2016 du  "Mois sans tabac" a créé une émulation, fumer a commencé à être perçu comme un comportement du passé. Le standard de la ligne Tabac info service a pris 18,5 % d'appels en plus en 2017. [Avec lesechos.fr]

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Stéphanie Beaujouan

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