Baclofène : l'interdiction de prescrire à haute dose contestée devant le Conseil d'Etat
S'estimant "en danger immédiat de rechute", une patiente a saisi la plus haute juridiction administrative de France pour obtenir l'annulation de l'abaissement par l'ANSM de la dose maximale de baclofène à 80 mg par jour.
"Il y a une vraie urgence. 40 000 personnes sont en danger immédiat de rechute dans leur addiction à l'alcool", a déclaré à l'AFP vendredi Thomas Maës-Martin, époux de la patiente qui a saisi le Conseil d'État le 24 janvier, confirmant une information du site Challenges.fr. Thomas Maës-Martin est le fondateur du collectif "Baclohelp", créé dans la foulée d'une pétition en ligne lancée fin juillet suite à l'abaissement par l'ANSM de la dose maximale journalière autorisée à 80 mg, contre 300 mg auparavant. L'ANSM a fondé sa décision sur une étude conduite par la Cnamts, qui conclut que le baclofène utilisé à fortes doses (plus de 180 mg par jour) fait plus que doubler le risque de décès par rapport aux autres médicaments disponibles pour traiter l'alcoolisme, et accroît de 50% le risque d'hospitalisation. La décision de l'ANSM a été critiquée par plusieurs spécialistes, qui dénoncent un manque de concertation, un risque de rechute pour les alcooliques traités par baclofène et contestent la validité même de l'étude en question. "Le rapport bénéfice-risque est nettement favorable à son autorisation à hautes doses", affirme Thomas Maës-Martin. "Bien sûr, il y a des effets secondaires au début, d'ordre psychiatrique essentiellement, raison pour laquelle ce médicament doit être donné par des médecins compétents. Mais ça passe au bout de trois mois, et le baclofène peut sortir des gens de 30 ans d'alcoolisme en quelques mois", fait-il valoir. J'ai assisté à des miracles. Mon épouse (traitée depuis fin 2012, NDLR) est passée de deux litres d'alcool à zéro" par jour. Deux recours ont été déposés devant le Conseil d'Etat : un recours en annulation, pour contester l'interdiction sur le fond, et un référé suspension, pour demander sa suspension en urgence. Aucune date d'audience n'est pour l'instant arrêtée. [avec AFP]
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