Publier les taux de mortalité des hôpitaux? Le oui mais de la HAS

27/10/2017 Par Sandy Bonin

La publication des taux de mortalité des établissements ne peut se faire qu'avec des précautions pour éviter "des effets pervers", recommande la Haute Autorité de santé (HAS).

De tels indicateurs peuvent "permettre aux établissements de santé de s'autoévaluer, se comparer et améliorer leurs pratiques", et "permettre à terme à chaque citoyen de disposer d'une information fiable, compréhensible et utile sur la qualité et la sécurité des soins", reconnaît l'organisme de régulation.  Mais le sujet est "délicat", souligne la HAS. "Comment comparer la mortalité d'hôpitaux et cliniques prenant en charge des patients dans des états graves avec des établissements ne réalisant aucune opération à risque ? Comment éviter que la publication de ces taux n'ait des effets pervers sur les pratiques des établissements ?" (refus des patients les plus à risque, déclarations de données inexactes), interroge-t-elle dans un communiqué. De plus, les bases de données disponibles à ce jour pour calculer des taux de mortalité "ne sont pas totalement adaptées", ajoute-t-elle. Aussi, la HAS recommande de mesurer "des taux de mortalité par pathologie ou par acte (chirurgie, geste invasif, obstétrique)", ce qui permettra "de comparer les établissements sur des situations cliniques similaires et de suivre l'évolution de la qualité des soins au cours du temps". "Ils pourront être recueillis pour des pathologies et des actes à risque, qui concernent beaucoup de patients", ajoute-t-elle, citant par exemple l'infarctus du myocarde, l'insuffisance cardiaque, la pneumonie ou des actes de chirurgie cardiaque ou digestive. La HAS se lancera ainsi en 2018 dans le recueil des données sur l'infarctus du myocarde, pour produire un indicateur de mortalité par établissement portant sur cette pathologie, en partenariat avec l'Assurance maladie. Selon la HAS, ces indicateurs de mortalité doivent être "dans une première phase, communiqués exclusivement aux établissements de santé". "Ils pourront dans un second temps être diffusés auprès du grand public", après s'être assuré que les données transmises par les établissements "correspondent bien à la réalité de leurs pratiques". [Avec AFP]

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