Mortalité infantile, diabète, obésité : l'inégal accès aux soins en Outre-mer
Un "constat inquiétant" en matière d'accès à la santé dans les Outre-mer vient d'être fait par la Commission nationale consultative des droits de l'Homme.
Une prévention défaillante, un accès difficile aux structures médicales, une organisation inefficace des dispositifs médicaux… Les disparités d'accès à la santé dans les Outre-mer sont nombreuses et persistantes, dénonce la Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH) dans un avis adopté ce mardi. La Commission évoque "un constat inquiétant dans tous les territoires ultramarins", mais déplore des données statistiques "partielles et insuffisantes" sur la santé Outre-mer. L'espérance de vie à la naissance est en moyenne plus basse dans les départements et régions d'Outre-mer (DROM). Si la Martinique et la Réunion connaissent une situation comparable à la métropole, l'espérance de vie en Guyane est de deux ans inférieure à celle de la métropole (76,7 ans pour les hommes et 82,9 ans pour les femmes) et encore plus basse à Mayotte (74,7 ans et 77,9 ans). Le taux de mortalité infantile était en 2015 pour l'ensemble du pays à 3,7 pour 1.000 naissances contre le double (7,6 en moyenne) dans les DROM hors Mayotte. Les DROM sont aussi davantage affectés que la métropole par le surpoids et l'obésité -en Guadeloupe, la surcharge pondérale concerne la moitié de la population-, et par le diabète -la Réunion est le département le plus touché. Les taux d'hospitalisation et de mortalité par AVC sont particulièrement élevés en Guadeloupe, Guyane et surtout à la Réunion. La CNCDH fustige "l'organisation des systèmes de santé", très variable selon les territoires. Si les Antilles et la Réunion sont dans une "dynamique de convergence" avec l'Hexagone, la Guyane et Mayotte accusent "des retards très importants". En cause, "l'isolement" qui complique "l'accès aux soins et la réponse aux urgences, alors que l'évacuation des malades est fréquemment imposée". "Les barrières financières sont aussi des obstacles", note la CNCDH. A cela s'ajoute des professionnels de santé inégalement répartis. Le déficit de spécialistes "entrave le dépistage de certaines pathologies et leur prise en charge dans un délai favorable", notamment "en gynécologie obstétrique, en santé mentale et pour la prise en charge de certains cancers", note-t-elle. [Avec AFP]
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