Tant la CSMF, syndicat non signataire de la convention médicale, et ordinairement critique du gouvernement, que la FMF, qui a signé la convention, ou le SML se félicitent d'avoir été entendus. Il en va de même pour les structures de jeunes médecins, qui répondent présentes, à l'appel de la ministre pour améliorer l'accès aux soins.
"Les mesures coercitives ne sont pas la solution pour favoriser l'installation de médecins en zones sous-denses", relève la CSMF, tout comme la FMF, qui apprécie les dispositions prises pour redonner de l'attractivité à la médecine libérale, notamment au travers de des stages. En revanche, les deux centrales critiquent le soutien du gouvernement, aux maisons de santé dont le nombre doit doubler. "Toutes les formes de regroupement doivent être encouragées et facilitées", souligne la Confédération. Elle déplore, également, "l'absence de mesures pour développer l'équipement en télémédecine dans les cabinets" médicaux, au profit des EHPAD, des MSP et des centres de santé en zones sous-denses. La FMF applaudit à la télémédecine dans les EHPAD "pour éviter les hospitalisations inutiles", mais regrette l'absence de prise en compte de l'ampleur du problème de désertification en France "25 % de généralistes en moins en 2025 devraient inciter à plus d'audace et de courage", regrette la centrale. Au SML, on se félicite de voir nombre de ses idées reprises par le plan d'Agnès Buzyn, lequel comporte un "bouquet de solutions" où le syndicat dit se retrouver : allègement de cotisation pour le cumul emploi retraite, généralisation des stages en milieu libéral, création d'un statut de collaborateur, simplification des coopérations entre professionnels de santé… Le syndicat regrette néanmoins l'absence de mesures fiscales pour les médecins en zones sous-denses, ou la non revalorisation du forfait structure qui aurait permis à chaque cabinet, de se doter d'un secrétariat médical. Enfin, le syndicat estime que l'échéance d'un accord ACIP en 2019 pour le financement des équipes pluriprofessionnelles et de leur coordination est "trop tardive et ne répond pas aux enjeux". L'UFML est le seul syndicat a afficher une opinion négative A ses yeux, ce plan oscille entre "communication, promesses et auto-persuasion", écrit le Dr Jérôme Marty, son président. Le généraliste exerçant en EHPAD critique à son tour le doublement des maisons de santé, et l'absence de réponse définitive face à l'ampleur de la crise des déserts médicaux "résultante de politiques sanitaires successives qui depuis trente ans, ont sciemment ou par méconnaissance, fragilisé la médecine libérale jusqu'à la rendre non attractive". Pour l'UFML, "la médecine libérale relève d'un grand plan de relance, sa mise en œuvre ne peut se faire que par une révolution de la gouvernance sanitaire qui s'ouvre aux soignants et les patients afin de stopper l'échec d'un système où ceux qui décident ne savent pas, et ceux qui savent ne décident pas". Du côté de jeunes générations, ReaGJIR se frotte les mains. Et on le comprend, puisque deux personnalités issues de ses rangs, ont ou vont contribuer à la mise en place de ce plan. Le Dr Jacques-Olivier Dauberton ancien président, est conseiller au cabinet d'Agnès Buzyn, chargé (notamment) de la médecine libérale. Et l'on a appris ce vendredi matin, la nomination de l'actuelle présidente du syndicat, Anne-Sophie Augros, au poste de déléguée à l'évaluation du plan, aux côtés d'un député et d'un sénateur. Le Dr Augros s'est donc mise en retrait du syndicat jusqu'à la prochaine assemblée générale, en décembre prochain. Globalement, ReaGJir salue l'absence de mesures coercitive, des solutions adaptées aux besoins de territoires, l'accroissement du nombre de zones éligibles aux incitations financières à l'installation, la création de 300 poste en activité mixte hôpital et ambulatoire, tout en regrettant que cette mesure "se soit concentrée sur l'exercice hospitalier" en oubliant la part d'activité exercée par les généralistes en PMI, structures médico-sociales, maisons d'arrêt etc. Il approuve également, l'instauration d'une évaluation de dispositifs en place, afin d'"analyser et mesurer le succès de chacun d'eux". L'ISNAR-IMG salue le pragmatisme des mesures, dont le "parti pris ambitieux est en accord avec ce que nous défendons. "Nous sommes conscients des enjeux de santé publique et avons à cœur de travailler sur le plan local et national avec les acteurs concernés pour développer des solutions pertinentes, efficaces et pérennes", déclare l'ISNAR-IMG. Le syndicat répète que "les mesures coercitives ne fonctionnent pas, et seule une approche globale et multifactorielle permettra une amélioration durable de l’accès aux soins", notamment au travers de mesures innovantes.
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