L'emblématique femme politique qui a marqué de son empreinte le ministère des Affaires sociales à deux reprises, est décédée ce vendredi à 8h15 à son domicile parisien du 7e arrondissement à l'âge de 89 ans. Depuis l'annonce de son décès les hommages de personnalités se multiplient.
"Ma mère est morte ce matin à son domicile. Elle allait avoir 90 ans le 13 juillet", a indiqué son fils Jean Veil. Depuis l'annonce du décès de Simone Veil ce vendredi matin, les hommages affluent par centaines. Le président de la République et le Premier ministre ont été parmi les premiers à réagir sur le réseau social Twitter. Puis l'ancienne ministre de la Santé Marisol Touraine...
Très vives condoléances à la famille de Simone Veil. Puisse son exemple inspirer nos compatriotes, qui y trouveront le meilleur de la France
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 30 juin 2017
Simone Veil restera le visage d'une République debout, humaine, généreuse. La France perd une personnalité comme l'histoire en offre peu.
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) 30 juin 2017
IVG, loi Veil devenue loi iconique : une femme s'est battue pour toutes les femmes dans une France et une Assemblée dominées par les hommes
— Marisol Touraine (@MarisolTouraine) 30 juin 2017
Dans un communiqué de presse, l'actuelle ministre de la Santé Agnès Buzyn a exprimé sa "sa très vive émotion et sa profonde tristesse à l’annonce de la disparition de Simone Veil". Cette dernière avait été la belle-mère de la ministre. En effet, en 1985, Agnès Buzyn avait épousé l'un de ses fils, Pierre-François Veil, avocat, avant de se remarier avec Yves Lévy, patron de l'Inserm. "Au-delà de l’autorité morale qu’elle représente et des liens personnels qui étaient les leurs, Simone Veil incarne pour Agnès Buzyn un modèle de détermination et d’humanité au service des autres", a ajouté la ministre dans le communiqué. Rescapée d'Auschwitz L'ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing s'est dit vendredi "bouleversé" par le décès de Simone Veil, et a souhaité que "sa vie exemplaire reste une référence pour tous les jeunes d'aujourd'hui", dans un communiqué transmis à l'AFP. "C'était une femme exceptionnelle qui avait connu les plus grands bonheurs et les plus grands malheurs de la vie", écrit l'ancien président, qui en avait fait sa ministre de la Santé publique en 1974. Simone Veil était rescapée d'Auschwitz, où elle avait été déportée à 16 ans. Elle entre dans la magistrature comme haut fonctionnaire jusqu'à sa nomination comme ministre de la Santé, en mai 1974, à l'âge de 46 ans. Au terme d'un discours mémorable à la tribune de l'Assemblée nationale et de 25 heures de débats houleux, elle fait notamment adopter la "loi Veil", promulguée le 17 janvier 1975, qui dépénalise le recours par une femme à l'interruption volontaire de grossesse. En 1976, Simone Veil fait adopter la première loi française de lutte contre le tabagisme, introduisant des restrictions à la publicité en faveur du tabac, les premières interdictions de fumer dans certains lieux à usage collectif et l’apposition d’avertissements sanitaires sur les paquets des produits du tabac. Académie française De 1979 à 1982, elle est la première présidente du Parlement européen, nouvellement élu au suffrage universel. Elle est Ministre d'État, ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville, et "numéro deux" dans le gouvernement Édouard Balladur. À ce poste, elle met notamment en place le praticien adjoint contractuel (PAC). Puis de 1998 à 2007, elle siège au Conseil constitutionnel. Élue à l'Académie française le 20 novembre 2008, elle y est reçue solennellement le 18 mars 2010 par Jean d'Ormesson. L'Académicienne s'était retirée officiellement de la vie publique en 2013, suite à la disparition de sa sœur Denise et de son mari Antoine. En août dernier, Simone Veil avait été hospitalisée en état de détresse respiratoire alors qu'elle était en vacances en famille à Avignon. Après une dizaine de jours de soins, elle avait été transférée vers l'hôpital des Invalides à Paris.
- 13 juillet 1927: naissance à Nice (Alpes-Maritimes) de Simone Jacob, benjamine d'une famille de quatre enfants.
- mars 1944: déportée à Auschwitz avec sa soeur Madeleine (Milou) et sa mère. Cette dernière y mourra. Les trois soeurs Jacob retrouveront la liberté en 1945.
- 1946: mariage avec Antoine Veil, futur inspecteur des finances.
- 1970: première femme à devenir secrétaire générale du Conseil supérieur de la magistrature (CSM).
- 1974-1978: ministre de la Santé (gouvernements Chirac et Barre).
- 17 janvier 1975: promulgation de la "loi Veil" autorisant l'avortement en France, après des débats houleux.
- 1979-1982: présidente du Parlement européen.
- 1993-1995: ministre d'Etat, ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville (gouvernement Balladur).
- 1998-2007: membre du Conseil constitutionnel.
- 2000-2007: présidente de la Fondation pour la mémoire de la Shoah. Elle en restera présidente d'honneur.
- 2008: élue à l'Académie française. - avril 2013: mort de son mari, Antoine.
[Avec lejdd.fr et AFP]
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