82 % des Anglais inquiets pour l'avenir du National Health Service

29/06/2017 Par Catherine le Borgne
International

Alors que le Brexit menace l'avenir du NHS, un sondage réalisé par l'Association de médecins britanniques (BMA) révèle qu'une majorité de Britanniques n'en sont pas satisfaits.

Temps d’attente, manque de lits, de professionnels de santé… Le National Health Service (NHS),  le système de santé publique et gratuit est en roue libre. Et ses patients s’en alarment. D’après un sondage réalisé par l’Association des médecins britanniques (BMA), 82 % des habitants du Royaume Uni sont inquiets quant à l’avenir du NHS. En outre, 43 % des Britanniques ne sont pas satisfaits du service public, soit deux fois plus qu’en 2015. Le taux de satisfaction connaît lui aussi une baisse significative. Dans son discours annuel, le 26 juin, Mark Porte, le président du conseil de la BMA,a directement interpellé la Première ministre Theresa May : "Vous ignorez le NHS à vos risques et périls", a-t-il déclaré, se montant très critique à l’égard de la politique menée sur ce secteur.  Il n’est pas le seul. En janvier déjà, la Croix-Rouge parlait du système de santé britannique en des termes peu élogieux, annonçant même une "crise humanitaire" sans précédent et comparant ses conditions de prise en charge à celles du tiers-monde. Le manque chronique d’investissement est au cœur des inquiétudes. Selon la BMA, 15 milliards de livres supplémentaires (environ 17 milliards d'euros) seraient nécessaires au cours des prochaines années pour qu'hôpital et ville puissent répondre efficacement à la demande croissante de soins. Or, 50 % des Britanniques se disent inquiets de l’évolution des financements. Pire : 41 % estiment possible que la gratuité des soins prenne fin. Les faits abondent malheureusement dans leur sens et récemment, le NHS a envisagé de rationner l’accès aux molécules innovantes, mais coûteuses. "Après des années à sous-financer (…) et malgré le dévouement extraordinaire du personnel, le système fait défaut à trop de patients, et trop souvent, déplore le Dr Mark Porter. En 2015, 93 000 personnes ont dû patienter 18 semaines, au minimum, avant de bénéficier d’une opération de routine. 35 % des Britanniques craignent que les délais ne s’allongent davantage car nombre de postes sont vacants dans les établissements du NHS, les horaires sont à rallonge et les salaires, en baisse de 17 % en moyenne depuis cinq ans. Et la situation ne devrait pas s’améliorer de sitôt. Le Royaume-Uni est empêtré dans les négociations du Brexit, ce qui pourrait se faire au détriment du financement du NHS. C’est en tout cas ce que pensent 69 % des sondés. Avec pourquoidocteur.fr

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