Depuis décembre, 164 cas ont été diagnostiqués par Médecins sans frontières au camp de migrants de la Porte de la Chapelle, à Paris. Les mauvaises conditions d'hygiène rendent impossible l'éradication de l'épidémie.
Aucun point d'eau, pas de vêtements propres, des tentes collées les unes contre les autres : au camp de migrants de la Porte de la Chapelle, toutes les conditions sont réunies pour que la gale prolifère. Depuis fin décembre, 164 cas ont été diagnostiqués par la clinique mobile de Médecins sans frontières sur les quelques 1300 consultations effectuées. La parasitose représente aujourd'hui un tiers des consultations. Si la gale se soigne en théorie très bien, dans la rue la guérison est "illusoire", se désespère le docteur Abdon Goudjo, directeur des équipes santé du Samu social de Paris. "C’est une population très mobile, pour le suivi médical c’est très compliqué, explique le docteur Mondane Berthault, médecin généraliste à la clinique mobile. La seule chose qu’on peut faire, c’est leur donner la double dose de médicaments et leur expliquer de les reprendre à huit jours d’intervalle." Pour éviter une nouvelle contamination, "l’idéal serait qu’ils puissent laver leurs vêtements, faire bouillir leurs draps… mais dans ces conditions, c’est utopique", observe le docteur Berthault. Les médecins humanitaires craignent les complications d'une gale non ou mal traitée. Les grattements peuvent provoquer des surinfections, de type staphylocoque. D'autant que les migrants "n’ont pas pu se laver depuis des jours et ils ne peuvent pas se couper les ongles, devenus longs et sales", pointe le Dr Berthault. "Ils se grattent sur tout le corps, surtout à la tombée de la nuit, jusqu’au sang. [...] C'est à en devenir dingue", remarque le généraliste La situation ne risque pas de s'améliorer : les environs de la Porte de la Chapelle abritent déjà plus de 500 migrants et risquent d'en attirer bien d'autres durant l'été. [avec Francetvinfo.fr]
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