Cancers HPV induits : 50 sociétés médicales prônent la vaccination jusqu’à 26 ans
Ce ne sont pas moins d’une cinquantaine d’institutions ou d’associations, de professionnels de santé, ou de patients, qui viennent de signer un appel pour réclamer aux pouvoirs publics d’en faire plus pour améliorer la prévention et la prise en charge des cancers liés aux papillomavirus (HPV). Il s’agit là d’ «une bataille française qui reste à mener » considèrent-elles dans leur communiqué daté du 5 juin.
Cet appel fait suite au workshop francophone du 9 février dernier qui a réuni à Bilbao, dans le cadre du congrès international Eurogin 2023, acteurs français et européens de la lutte contre les cancers HPV- induits.
Chaque année en France, 6 400 nouveaux cas de ces cancers HPV sont dénombrés : cancers du col de l'utérus (pour 44%), mais aussi de l'anus (24%), ou de l'oropharynx (22%) ... Les femmes sont loin d’être les seules touchées, puisque les hommes représentent un quart des cas.
Les organismes signataires – Académies de Chirurgie, de Médecine, de Pharmacie, Collèges professionnels de gynécologie ou d’infectiologie, sociétés savantes, associations de patients et de dépistage…- s’inquiètent que « le cancer du col de l’utérus demeure l’un des seuls cancers pour lequel le pronostic s’aggrave en France, avec un taux de survie à 5 ans après le diagnostic en diminution (68 % sur la période 1989/93 contre 62 % sur la période 2005/2010) ». Face à cela, « le dépistage, outil majeur de prévention secondaire du cancer du col de l’utérus, ne peut suffire seul et n’est pas assez déployé ».
Principale arme de prévention primaire, la vaccination accuse un net retard en France par rapport aux autres pays à hauts revenus. Pour le collectif, elle est « très mal appliquée » aboutissant à des couvertures vaccinales faibles : 41,5% chez les filles de 16 ans pour 2 doses de vaccin, et seulement 8,5%, chez les garçons du même âge.
Les experts souhaitent donc l’établissement d’un « un programme général et coordonné de lutte contre les cancers HPV induits ». Ils recommandent le rattrapage vaccinal jusqu’à l’âge de 26 ans, quel que soit le sexe, alors que pour le moment, c’est le cas uniquement pour hommes ayant ou ayant eu des relations sexuelles avec d’autres hommes. Ils prônent aussi la gratuité du vaccin, leur mise à dispositions dans les lieux de consultation médicale, et la création de nombreux lieux de vaccination, en particulier grâce à l’extension déjà annoncée des compétences vaccinales des pharmaciens, sages-femmes et infirmiers.
Les signataires reconnaissent « une volonté politique forte pour améliorer cette situation » suite à l’annonce du Président de la République d’une campagne de vaccination en classe de 5ème. Cependant ils soulignent « l’urgence à réunir tous les moyens nécessaires au déploiement de cette mesure ». En outre, pour que cette extension soit efficace, - et convaincre les parents - il faut qu’elle soit associée à une vaste campagne nationale d’information à destination du grand public, adultes et adolescents, des professionnels de santé et de la communauté éducative.
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