Même si le retard lié à la pandémie n’a pas été totalement rattrapé, "le nombre de greffes atteint en 2022 est encourageant, étant donné la situation difficile traversée par certains établissements de santé en France. Les équipes hospitalières ont encore fait preuve de leur engagement sans faille tout au long de l’année. Elles ont su une fois de plus faire preuve de résilience", souligne le Pr François Kerbaul, directeur du prélèvement et de la greffe d’organes et tissus à l’Agence de la biomédecine. Il prévient cependant : "Tous les efforts fournis par les professionnels de santé, les associations de patients, les administrations hospitalières, les tutelles sanitaires et les sociétés savantes ne permettront pas d’atteindre les objectifs fixés par le Plan greffe et liés aux attentes des patients, si la situation hospitalière ne s’améliore pas." Dans le détail, les prélèvements sur les patients décédés ont augmenté de 5% (1 694 donneurs prélevés en 2022). Une amélioration qui peut être mise en parallèle avec une baisse sensible du taux d’opposition des patients en mort encéphalique qui n’était plus que de 33% l’année dernière, contre 33,7% en 2021. Les donneurs étaient âgés de 57 ans en moyenne. Dans ce domaine, le dernier baromètre de l’Agence de la biomédecine sur la connaissance et la perception du don d’organes (renouvelé chaque année) met cependant en évidence une absence de progression des mentalités. Ainsi, seuls 54% des Français se sentent concernés par le don d’organes, un chiffre qui ne progresse pas depuis quelques années. Et 47% seulement en ont parlé à leurs proches, qui ne seraient donc pas en capacité de se prononcer sur la position du défunt au don d’organes, et risqueraient de choisir une opposition par mesure de prudence. "Pour donner plus de chance aux patients en attente de greffe, il nous est primordial de réduire le nombre de donneurs potentiels qui ne sont pas prélevés alors qu’ils ne s’étaient pas opposés au don de leur vivant. Cela passera par une prise de conscience que le don d’organes est un sujet à aborder avec ses proches", affirme David Heard, porte-parole de l’Agence de la biomédecine. Au 1er janvier 2023, il persistait 10 810 patients en liste d’attente active (donc immédiatement éligibles à une greffe d’organes), tous organes confondus. Parmi les leviers pour accélérer les greffes, les prélèvements sur donneurs vivants. Ce type d’intervention a aussi augmenté en 2022, avec 533 greffes avec donneur vivant enregistrées en 2022, contre 522 en 2021, pour la grande majorité, des greffes rénales. Enfin, les prélèvements de tissus (cornée, artère…) étaient aussi en hausse en 2022, de 5,5% par rapport à 2021, et de 29,1% par rapport à 2020.
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