Cancer colorectal : de nouveaux outils pour améliorer le dépistage

01/03/2022 Par Marielle Ammouche
Cancérologie
Moins de 30% de la population cible participe au dépistage organisé. 

  Le mois de mars constitue un mois de mobilisation contre le cancer colorectal, sous l’appellation « Mars bleu ». Ce cancer touche chaque année plus de 43 000 personnes, soit près de 120 cas diagnostiqués par jour ; il est le 3ème cancer le plus fréquent chez l'homme et le 2ème chez la femme. Il est, de plus, le 2ème plus meurtrier après le cancer pulmonaire avec, globalement, 17 000 décès par an. Et ce, en raison notamment d’une prise en charge tardive. Ainsi, 1 cancer du côlon sur 2 révélé par des signes cliniques l’est à un stade avancé (stades 3 et 4). Pourtant, lorsqu’il est pris en charge précocement, il peut être guéri dans 9 cas sur 10 ; alors que le taux de guérison n'est que de 14,3 % en présence de métastases.    L’une des principales clés pour diminuer cette mortalité est donc d’améliorer l’adhésion au dépistage, qui est faible en France et a, en outre, été impacté par la crise du Covid. Les derniers chiffres de Santé publique France faisaient ainsi  état d’un taux de participation de 28,9 % sur la période 2019-2020 (vs 30,5 % sur la période 2018-2019). Ce taux reste donc très en-deçà des recommandations européennes d’un seuil minimum de 45 %. « Si on augmentait la participation des assurés français au niveau de nos voisins européens (Pays-Bas : 71 %), on éviterait au moins la moitié des 17 000 décès annuels », affirme Pr Jean-François Seitz, Past-Président de la Fédération francophone de cancérologie digestive (FFCD). La participation apparait plus élevée chez les femmes (30 %) que chez les hommes (27,7 %) et augmente avec l’âge tous sexes confondus.  « Malgré le lancement de Mars Bleu il y a quinze ans pour informer et sensibiliser sur l’importance du dépistage des cancers colorectaux, la participation reste insuffisante. Cela peut s’expliquer par les nombreux tabous qui subsistent autour de ces cancers, le manque d’informations et d’accompagnement... A ces facteurs, autour desquels nous travaillons sans relâche depuis des années, s’ajoute la pandémie de Covid-19 qui a entraîné une baisse de la participation à l’ensemble des dépistages. Du fait des retards enregistrés, de nombreux cancers sont diagnostiqués à des stades plus avancés. La situation est inquiétante : l’accès aux dépistages se complexifie, en particulier dans certains territoires, creusant les inégalités. Il est urgent de faciliter l’accès aux tests de dépistages et d’en améliorer la disponibilité pour rattraper le retard engendré par la crise sanitaire » s’inquiète Daniel Nizri, Président bénévole de la Ligue contre le cancer.   Des nouveautés dans les modalités du dépistage Plusieurs mesures ont été décidées pour tenter d’améliorer la situation. Ainsi, le test de dépistage (autotest immunologique, tous les 2 ans, chez les sujets de 50 à 74 ans) peut désormais être envoyé par courrier. Une consultation chez le médecin n’est donc plus obligatoire. Il suffit, pour les personnes éligibles qui ont donc reçu l’invitation au dépistage, de se rendre sur le site internet monkit.depistage-colorectal.fr avec le numéro figurant sur le courrier d'invitation. Un questionnaire détermine si le test est approprié en fonction de l'histoire personnelle et familiale de la personne. Si c’est le cas, le test lui sera envoyé. Et le résultat du test pourra alors être consulté en ligne, via un autre site internet : www.resultat-depistage.fr. Dans le courant le l’année 2022, le kit pour aussi être délivré par les pharmaciens Pour sensibiliser le grand public à la prévention de ces cancers et lever les tabous à leur sujet, la Ligue contre le cancer poursuit ses actions dans toute la France, notamment avec le Côlon Tour, qui incite les personnes concernées à se faire dépister.  

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