Covid : le budésonide, efficace en prévention des formes graves

24/09/2021 Par Marie Ruelleux-Dagorne
Infectiologie Pneumologie
Une étude, présentée lors du récent Congrès de la Société européenne des maladies respiratoires (European Respiratory Society, ERS, 5 au 8 septembre 2021,) suggère que l’administration précoce de budésonide inhalé réduit la probabilité d’avoir recours aux urgences ainsi que le temps de récupération clinique après l’apparition des premiers symptômes de Covid-19. 

Les corticostéroïdes inhalés sont utilisés depuis plus de trente ans dans le traitement de plusieurs affections respiratoires inflammatoires, telles que l'asthme et la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), pour contrôler l'inflammation des voies respiratoires, avec un bon bilan d'efficacité et de sécurité. 

Dans le contexte de la pandémie actuelle liée au Sars-CoV-2, des données observationnelles ont montré que les patients souffrant de maladies respiratoires chroniques semblaient être sous-représentés parmi les personnes infectées par le Covid-19. Des chercheurs ont donc émis l'hypothèse selon laquelle l'utilisation de corticostéroïdes inhalés pourrait être efficace, en contrôlant limitant l’inflammation induite par le virus.  

Le Dr S. Ramakrishnan et ses collègues ont exploré cette hypothèse dans un essai contrôlé randomisé en ouvert, en groupes parallèles. Ce travail a été mené sur 146 participants adultes vivant dans la communauté de l'Oxfordshire, au Royaume-Uni, et présentant une forme légère de Covid. Les participants étaient répartis pour recevoir soit un traitement de 800 µg de budésonide inhalé à raison de deux fois par jour, soit les soins habituels, dans les 7 jours suivant l'apparition de symptômes légers de Covid-19.  

Les résultats sont sans appel et ont conduit à l’arrêt prématuré de l’étude suite à l’avis d’un comité indépendant qui a conclu que ces derniers ne changeraient pas avec le recrutement de participants supplémentaires. 

Ainsi, seul 1% des patients du groupe budésonide ont présenté une aggravation de la symptomatologie nécessitant un recours aux urgences contre 14% du groupe témoin. Les auteurs ont calculé qu’il faudrait traiter 8 patients avec le budésonide pour éviter une aggravation de l’infection.  

Le traitement a aussi permis de diminuer les symptômes et en particulier la fièvre et de réduire le temps de récupération clinique (différence de 1 jour entre les 2 groupes : 7 contre 8 jours en médiane). Enfin, le corticoïde est aussi apparu efficace sur  les symptômes persistants, que ce soit à 14 ou à 28 jours.   

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