Syndrome coronarien chronique : nouvelles recommandations de la HAS
L’enjeu de cette maladie - liée au processus athérosclérotique - est majeur, du fait de sa fréquence et de sa gravité. Ainsi, elle a touché 1,5 million de personnes en 2018, dont 43% étaient âgées de plus de 75 ans ; et il s’agit de la quatrième maladie chronique grave la plus fréquente derrière les maladies psychiatriques, le diabète et les affections malignes.
Menées en copilotage avec l’Assurance Maladie, ces recommandations se présentent sous forme d’un guide. Deux mots-clés en ressortent : coordination et personnalisation. Ainsi, il apparaît nécessaire de renforcer la collaboration et la coordination entre les nombreux professionnels de santé concernés (médecins généralistes, cardiologues, pharmaciens, infirmiers, diététiciens, kinésithérapeutes, enseignants en activité physique adaptée, et éventuellement diabétologues, psychologues, médecins du travail, …). La prise en charge doit aussi être personnalisée en fonction des risques et des besoins des patients.
Limiter les examens et réduire le risque résiduel
L’objectif est, tout d’abord, de mieux identifier les patients atteints de SCC tout en évitant les examens complémentaires redondants ou inutiles. Généralement les examens non invasifs suffisent. Une confirmation par le cardiologue est recommandée. Et concernant le traitement, bien que les patients soient « de mieux en mieux soignés » souligne la HAS, il s’agit de réduire le risque résiduel à l’origine d’accidents cardiovasculaires. Cela passe par l’initiation et le maintien au long cours d’un traitement médical optimal visant au contrôle des facteurs de risque cardiovasculaire.
Ainsi, sept messages clés ont été identifiés.
Pour le diagnostic :
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Prescrire des examens complémentaires diagnostiques en tenant compte de la clinique et du risque cardio-vasculaire du patient.
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Hors contexte aigu, ne pas procéder à une coronarographie en première intention dans un but diagnostique.
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Évaluer systématiquement le risque d’événement cardio-vasculaire grave une fois le diagnostic de syndrome coronarien chronique posé.
Pour le traitement :
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Fonder le traitement du syndrome coronarien chronique sur une adaptation du mode de vie, la correction des facteurs de risque cardio-vasculaire et un traitement par statine et antithrombotique aux doses optimales.
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Hors contexte d’urgence, envisager une revascularisation coronarienne seulement s’il existe des symptômes invalidants ou une preuve d’ischémie, malgré le traitement médical antiangineux optimal.
Pour le suivi :
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Organiser un suivi prolongé et coordonné des patients atteints de syndrome coronarien chronique dans le but de promouvoir et d’adapter le mode de vie en s’appuyant sur l’éducation thérapeutique du patient, et sur un programme de réadaptation cardio-vasculaire.
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Pour les patients en activité professionnelle, évaluer la pénibilité du poste et des conditions de travail, et si besoin les adapter.
Des indicateurs de qualité
En outre, pour améliorer la qualité du parcours de soins et faciliter l’évaluation de la prise en charge des patients, la HAS a défini des indicateurs de qualité aux différentes étapes de prise en charge. Certains sont mesurables à partir des données des dossiers des patients, et d’autres à partir des données des bases mécico-administratives. Ils sont au nombre de 16, avec pour objectif la stabilité de la maladie à 1 an. Ils seront complétés par la mise à disposition d’un guide d’utilisation des questionnaires de résultats mesurés par les patients (PROMS) identifiés dans la littérature scientifique.
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