VIH : de premiers résultats prometteurs avec une nouvelle stratégie vaccinale
La technologie de l’ARN messager pourrait être utilisée pour produire ce vaccin. Une lueur d’espoir est apparue ces dernières semaines dans la lutte contre le VIH. Des experts ont en effet annoncé sur les réseaux sociaux l’existence d’un vaccin, encore à l’étape expérimentale, qui offrirait une protection de 97%. A l’image du Dr Ayoade Olatunbosun-Alakija, ancienne coordinatrice en chef de l’humanitaire au Nigéria, qui a publié sur twitter le 4 avril : "c’est le vaccin expérimental contre le sida le plus efficace à ce jour". Ces propos reposent les résultats de travaux menés par l’International AIDS Vaccine Initiative (IAVI) et l’Institut américain de recherche Scripps concernant un premier essai clinique chez l'homme d’une nouvelle approche de vaccin anti-VIH. Ce vaccin expérimental vise à stimuler le système immunitaire et la production d'anticorps capables de neutraliser un grand nombre de souches du VIH. En effet, l’une des grandes difficultés auxquelles sont confrontés les chercheurs dans la quête d’un vaccin contre le VIH, réside dans le fait qu'il évolue constamment en différentes souches pour échapper au système immunitaire. Ainsi, le VIH, qui affecte plus de 38 millions de personnes dans le monde, est connu pour être l'un des virus les plus difficiles à cibler avec un vaccin.
La stratégie en question est fondée sur une amorce immunitaire qui vise à déclencher l'activation de cellules B spécifiques via un processus appelé ciblage de la lignée germinale. Elle constitue la première marche d'un schéma vaccinal en plusieurs étapes pour produire des anticorps dits à large spectre (bnAbs pour broadly neutralizing antibodies), qui empêchent la pénétration du virus dans les cellules humaines via des régions importantes mais difficiles d'accès, et qui ne varient pas beaucoup d'une souche virale à l'autre. Les chercheurs de IAVI et de Scripps ont donc réussi à identifier des lymphocytes B spécifiques pour produire ce type d’anticorps. Dans cette étude, « les cellules ciblées ne représentaient qu'environ une cellule sur un million de toutes les cellules B naïves. Pour obtenir la bonne réponse en anticorps, nous devons d'abord amorcer les bonnes cellules B. Les données de cet essai confirment la capacité du vaccin à le faire », détaille William Schief, PhD, professeur et immunologiste à l’institut de recherche Scripps et directeur exécutif de la conception de vaccins au Neutralizing Antibody Center de IAVI, dont le laboratoire a développé le vaccin. Dans cet essai clinique de phase 1, 48 sujets sains ont été recrutés. La moitié a reçu deux doses du composé vaccinal, associé à un adjuvant développé par GSK, et l’autre moitié un placebo. Le vaccin a réussi à stimuler la production de ces cellules immunitaires rares : une réponse ciblée a été détectée chez 97% des participants ayant reçu le vaccin. "Cette étude démontre la preuve de principe d'un nouveau concept de vaccin contre le VIH, un concept qui pourrait également être appliqué à d'autres agents pathogènes ", a déclaré William Schief. Suite à ces résultats, et dans l’optique de poursuivre le développement clinique de ce vaccin, IAVI et Scripps Research se sont associés à la société de biotechnologie Moderna pour développer et tester un vaccin à base d'ARNm qui exploite l'approche pour produire ces cellules immunitaires bénéfiques. L'utilisation de la technologie de l'ARNm pourrait considérablement accélérer le rythme du développement d'un vaccin anti-VIH.
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