Variant sud-africain : doute sur l’efficacité du vaccin d’AstraZeneca
Le vaccin développé par le laboratoire AstraZeneca et l’université d’Oxford procurerait une "protection limitée contre les formes modérées de la maladie dues au variant sud-africain". Il ne serait efficace qu’à seulement 22% contre ces formes. "Le vaccin était bien plus efficace contre la (souche) originale du coronavirus", indique un communiqué sur cette étude de l'université du Witwatersrand à Johannesburg, qui n'a pas encore été examinée par des pairs. En outre, "les premiers résultats semblent confirmer que la mutation du virus détectée en Afrique du Sud peut se transmettre à la population déjà vaccinée". L’essai, qui a été réalisé auprès de 2.000 volontaires âgés en moyenne de 31 ans, ne permet pas, en revanche, de statuer sur l'efficacité du vaccin contre les formes graves de la maladie, les hospitalisations et les décès "car la population ciblée était à faible risque", juge l'université du Witwatersrand. "Ces résultats nous obligent à repenser notre façon d'aborder la pandémie", a estimé Shabir Madhi, professeur en vaccinologie à l'université du Witwatersrand, en charge de l'étude en Afrique du Sud. Et suite à ces données, l'Afrique du Sud a décidé de suspendre sa campagne d'immunisation. Une possible efficacité contre les formes sévères Le laboratoire AstraZeneca, par la voie d’un porte-parole interrogé par l’AFP, a cependant ajouté, dans un communiqué : "Nous pensons que notre vaccin protégera quand même contre les formes graves de la maladie, car l'activité des anticorps neutralisant est semblable à celle d'autres vaccins contre le Covid-19 qui se sont montrés efficaces contre les formes graves, en particulier lorsque les doses sont espacées de 8 à 12 semaines." "Une version (du vaccin Oxford/AstraZeneca) avec la séquence du variant sud-africain est en préparation", a par ailleurs indiqué dimanche matin Mme Sarah Gilbert, chercheuse qui dirige le développement du vaccin à l'université d'Oxford, sur la BBC, ajoutant que les chercheurs "aimeraient beaucoup" qu'elle soit prête pour l'automne. Les experts de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) doivent examiner ce lundi 8 février le vaccin anti-Covid-19 d'AstraZeneca et Oxford. Celui-ci est administré massivement au Royaume-Uni depuis décembre. Pour lutter contre la propagation de la souche sud-africaine, le secrétaire d'État britannique chargé des vaccins Nadhim Zahawi a affirmé dimanche matin sur Sky News que le Gouvernement comptait poursuivre son programme de vaccination de masse "aussi rapidement que possible", et mettre en place des "tests hyper-locaux" dans les zones où la souche sud-africaine est détectée. Le vaccin a par ailleurs été approuvé par plusieurs autres pays et par l'Union européenne. Mais certains gouvernements ont préféré le recommander uniquement pour les moins de 65 ans (en France) voire 55 ans, faute de données suffisantes sur son efficacité pour les personnes plus âgées. Il semble, en outre, le ce vaccin entraine une protection similaire contre le variant britannique du Sars-CoV-2. Des analyses des essais cliniques menés entre le 1er octobre et le 14 janvier au Royaume-Uni ont ainsi montré "une protection contre les infections symptomatiques similaire malgré une quantité moins élevée d'anticorps neutralisant", a indiqué l'université britannique dans un communiqué. "Le vaccin ne protège pas seulement contre le virus original de la pandémie, mais protège aussi contre le nouveau variant B117 qui a provoqué la résurgence de la maladie à partir de la fin 2020 au Royaume-Uni", a expliqué le Pr Andrew Pollard, chef des essais du vaccin d'Oxford, cité dans le communiqué.
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