Pour répondre à cette question, les données de l’étude française NutriNet-Santé, une étude prospective de cohorte concernant 104 707 participants âgés de plus de 18 ans, ont été analysées. Les données sur la consommation alimentaire ont été récoltées à l’aide de questionnaires alimentaires de 24 heures, répétés (5.7 par participant en moyenne), menés pour enregistrer la consommation habituelle de plus de 3 500 items alimentaires différents. Ces aliments étaient ensuite classés en fonction de leur degré de transformation par le système de classification NOVA. Un total de 104 707 participants dont 21 800 hommes et 82 907 femmes ont été inclus. L’âge moyen initial des participants était de 42.7 ± 14.5 ans. Les taux de diabète de type 2 étaient de 113 pour 100 000 personnes/année dans le groupe qui consommait le moins d’aliments ultratransformés et de 166 pour 100 000 personnes/année pour les consommateurs de la quantité la plus élevée d’aliments ultratransformés. La consommation d’aliments ultratransformés était associée à un risque supérieur de diabète de type 2 (le hazard ratio ajusté pour une augmentation absolue de 10 dans le pourcentage des aliments ultratransformés dans l’alimentation était de 1.15 ; IC 95 % = 1.06 – 1.25 après un suivi médian de 6.8 années de 582 252 personnes/années avec 821 cas incidents). Ces résultats restaient statistiquement significatifs après ajustement pour différents marqueurs de la qualité nutritionnelle de l’alimentation, pour les autres comorbidités métaboliques ou pour les variations du poids corporel. La quantité absolue de consommation d’aliments ultratransformés en gramme par jour était associée au risque de diabète de type 2, même après ajustement pour la consommation d’aliments non transformés ou peu transformés (HR pour une augmentation de 100 g/jour = 1.05 ; 1.02 – 1.08). Dans cette grande étude prospective, une consommation supérieure d’aliments ultratransformés est associée à un risque supérieur de diabète de type 2. Ces résultats doivent, bien sûr, être confirmés dans d’autres populations et d’autres contextes mais ils renforcent l’intérêt de limiter les consommations d’aliments ultra transformés.
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