Maladie coronaire : particulièrement agressive lorsqu’elle est prématurée
Les maladies cardiovasculaires représentent encore aujourd’hui la première cause de mortalité dans le monde. Pour améliorer leur prise en charge des chercheurs parisiens se sont intéressés aux coronaropathies qui surviennent de façon prématurée, c’est à dire avant l’âge de 45 ans, soit 20 à 25 ans avant la moyenne d’âge habituelle (60-65 ans). On observe, en effet, une augmentation de ces pathologies. Pour en savoir plus sur les caractéristiques épidémiologiques de ces malades, les auteurs de cette étude (hôpital Pitié-Salpêtrière/Sorbonne Université, au sein du groupe Action-Cœur, Inserm hôpitaux Lariboisière-Saint-Louis) ont monté une étude qui a porté sur 880 patients ayant été hospitalisé pour une maladie coronaire prématurée, dans cinq centres de recherche. Ils ont été inclus dans une registre exhaustif et prospectif, appelé « Afiji » pour « Appraisal of risk Factors in young Ischemic patients Justifying aggressive Intervention » Les analyses effectuées à partir des données de ce registre ont permis d’identifier des particularités importantes dans les caractéristiques des patients. Plusieurs facteurs de risque ont ainsi été mis en évidence dans « des proportions bien plus importantes que dans les registres habituels de patients coronariens » souligne l’APHP. Il s’agit du tabagisme actif, d’un niveau élevé de LDL-cholestérol et de l’existence d’un antécédent familial de maladie coronaire. Moins connue, une maladie inflammatoire chronique, liée à un VIH ou à une maladie auto-immune par exemple, et qui constitue un facteur majeur d’accélération de la maladie, étaient retrouvée chez 10% des patients. Une origine d’Afrique sub-saharienne ou asiatique était aussi associée à une maladie coronaire prématurée Des taux de récidive importants Les auteurs ont par ailleurs constaté que l’évolution de la maladie coronaire prématurée était particulièrement agressive avec l’apparition d’une atteinte multi-artérielle rapide. Le taux d’événements cardiovasculaires graves sur le long terme est élevé, avec près d’un patient sur 3 (30%) qui présentera une récidive coronaire dans un délai médian de cinq ans. Ces récidives sont le plus souvent liées à l’apparition de néo-lésions coronaires sur des sites initialement indemnes, ce qui est en faveur du caractère agressif de la maladie. Autre signe de sévérité, plus d’un patient sur 10 présentera des récidives multiples. Et globalement, le taux de mortalité prématurée s’élève à 5 % dans les huit premières années de la maladie. L’analyse a enfin mis en avant le rôle « extrêmement délétère » de la poursuite du tabac. Ainsi, pour les auteurs, si l’évolution initiale d’une maladie coronaire prématurée est souvent favorable, les patients ont un pronostic à long terme assez péjoratif. Pour l’APHP, « ces résultats représentent un pas important dans la compréhension de cette maladie prématurée actuellement en augmentation, afin de détecter les patients à risque et de développer des thérapies spécifiques chez ces jeunes patients actifs ».
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