[CONGRES FRANCOPHONE D'ALLERGOLOGIE] Des allergies de contact en rapport avec le capteur Freestyle, l’utilisation de propolis, ou encore la pâte à malaxer type Slime ont fait leur apparition. En dépit de la directive européenne Reach de 2006, qui a limité l’exposition au nickel, "les allergies de contact à ce métal persistent", a expliqué le Dr Évelyne Collet, dermatologue au CHU de Dijon. On voit encore des allergies au nickel avec des bijoux fantaisie, la législation n’étant pas respectée dans 30 à 40 % des cas, ou avec des objets variés comme les pièces en euros, les cigarettes électroniques, les incurvateurs de cils, très à la mode chez les adolescents, ou à l’hôpital les électrodes, les bracelets d’identification. Un implant métallique en nitinol, un alliage en nickel et en titane, l’Amplatzer septal occluder, conçu pour fermer le foramen ovale, est aussi suspecté d’être à l’origine de réactions allergiques en rapport avec le nickel, se traduisant par des symptômes variés (douleurs thoraciques, nausées). Quelques retraits du dispositif semblent avoir été motivés par ces allergies. D’autres allergènes sont source d’eczéma, comme le chrome, toujours utilisé chez les travailleurs du tannage du cuir. Ou le capteur continu de glycémie Freestyle libre. "Révolution pour les diabétiques, il peut déterminer des allergies de contact nécessitant alors son retrait, la substance responsable, l’isobornyl acrylate (IBOA), entrant dans la composition de la colle permettant d’assembler les composants du boîtier." Malheureusement, l’IBOA se trouve aussi dans les pompes à insuline. Un autre allergène, le diméthylacrilamide, a été identifié dans le capteur Freestyle. On se méfiera aussi de la Biseptine, un antiseptique répandu, à base d’alcool benzylique, de benzalkonium chlorure, de chlorhexidine gluconate qui peut déterminer des eczémas, parfois à l’origine d’hospitalisation. "Les différents composants peuvent être source d’allergie et doivent être testés séparément", a recommandé le Dr Collet. A signaler également comme source d’allergie de contact : la propolis, matière résineuse fabriquée par les abeilles pour le colmatage des ruches, qui a aujourd’hui de multiples utilisations : complément alimentaire, cosmétique… Ou encore la pâte à malaxer ou Slime, que l’on peut acheter prête à l’emploi ou fabriquer à partir de différents ingrédients, dont de la colle liquide. Comme le rappelait l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) dans une alerte du 4 mai 2018, "ces colles liquides contiennent des conservateurs, notamment des libérateurs de formaldéhyde ou des isothiazolinones, très allergisantes par voie cutanée, ainsi que de nombreux solvants responsables d’irritation des voies respiratoires". De plus, l’addition d’acide borique, obligatoire pour rendre la pâte élastique, peut avoir des effets toxiques sur la fertilité et le développement embryo-fœtal.
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