Activité physique, orthèses, semelles, ondes de choc... La panoplie est importante pour soulager les patients gonarthrosiques.
L’Organisation mondiale de la santé et le Collège américain de médecine du sport (American College of Sports Medicine, ACSM) préconisent chez tous les adultes une activité physique associant exercices cardio-respiratoires aérobiques, de résistance musculaire, d’assouplissement et de reprogrammation neuromusculaire, a rappelé le Pr Henri Henrotin (Université de Liège, Belgique). Cette pratique est également préconisée par l’Eular dans la gonarthrose, la coxarthrose et les rhumatismes inflammatoires (1). Du reste, une analyse danoise ayant porté sur 12 796 patients gonarthrosiques a démontré qu’un programme consistant en 12 sessions d’exercices neuromusculaire de 60 minutes associées à 2 sessions éducatives, réduit de plus de 12 points le score de douleur, avec un effet persistant à 1 an (2). L’étude contrôlée Exerpharma, entreprise chez 93 patients gonarthrosiques, a aussi confirmé qu’un programme mixte de 8 semaines d’exercices aérobiques, de résistance musculaire, et neuromusculaires améliore davantage les symptômes (différence de 7,6 points sur l’échelle Koos) qu’une information sur la prise d’antalgiques et d’AINS (3). Là aussi, l’effet de l’exercice était noté jusque pendant 1 an. Les moyens mécaniques peuvent également être sollicités. Dans la gonarthrose fémoro-tibiale, l’étude randomisée Rotor a par exemple prouvé l’intérêt du port d’une orthèse de décompression pour réduire le score de douleur en comparaison d’un groupe témoin avec traitement standard (p < 0,0001) ou améliorer l’indice algo-fonctionnel de Lequesne (différence de -3,5 entre les 2 bras p < 0,0001) (4). De même, le port de chaussures biomécaniques, avec des inserts convexes a permis, dans une étude entreprise chez 220 patients, de limiter douleur, et d’améliorer raideur et fonction articulaire (différences respectives à 24 semaines de 1,34, 1,42, 1,12 pour les 3 dimensions du score Womac), en comparaison de chaussures témoins avec inserts plats (5). Autre stratégie thérapeutique possible : l’utilisation d’ondes de choc. Celles-ci ont en effet la capacité d’atténuer la douleur liée aux œdèmes osseux avec normalisation des lésions en IRM, a révélé une analyse rétrospective, entreprise chez 126 patients avec une gonarthrose symptomatique (6). Il a aussi été montré qu’une mobilisation avec recentrage patellaire (à raison de 3 séances pendant 6 mois), que peuvent réaliser les kinésithérapeutes, améliore le score Womac et la qualité de vie (7). Enfin, s’ils le peuvent, les patients gonarthrosiques ont tout intérêt à adopter un régime alimentaire méditerranéen. Les données recueillies chez 783 patients d’une cohorte nord-américaine suggèrent en effet que celui-ci s’associe à une augmentation de l’épaisseur du cartilage fémoral en IRM (8).
- Rausch Osthoff A.K, et al. 2018 EULAR recommendations for physical activity in people with inflammatory arthritis and osteoarthritis. Ann Rheum Dis. 2018 ; 77 : 1251-60.
- Skou ST, et al. Osteoarthritis Cartilage. 2018 ; 26 : 1474-8.
- Holsgaard-Larsen A, et al. Osteoarthritis Cartilage. 2018 ; 26 : 28-33.
- Thoumie P. et al. Sci Rep. 2018 ; 8 :10519.
- Reichenbach S, et al. Abstract n°957. Congrès de l’American College of Rheumatology/ARHP 19-24 octobre 2018.
- Kang S, et al. Medicine (Baltimore). 2018 ; 97:e9796.
- Shan Sit RW, et al. Ann Fam Med. 2018; 16: 521–529.
- Veronese N, et al. Clin Rheumatol 2018 ; 37 : 2187-2193.
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