Alimentation des moins de 3 ans : 9 substances potentiellement dangereuses retrouvées
Alors que les pesticides sont régulièrement pointés du doigt pour leur nocivité en particulier chez les plus jeunes, l’Agence nationale de sécurité sanitaire alimentation, environnement, travail (Anses) a conduit une étude visant à estimer l’exposition alimentaire des enfants de moins de trois ans aux produits chimiques. Ce travail, nommé "alimentation totale infantile" (EATi) a duré 6 ans, et a permis de couvrir 97% du régime alimentaire des tout-petits, en analysant 670 substances présentes dans les aliments. Le risque a pu être estimé pour 400 d’entre elles. L’ensemble des données de concentration des résidus présents dans chaque aliment est disponible en accès libre.
Les résultats montrent que pour 90% des substances évaluées, le risque peut être écarté. Cela confirme "le bon niveau de maîtrise des risques sanitaires associés à la présence potentielle de contaminants chimiques dans les aliments", résume l’Anses. Cependant, la vigilance reste de mise pour seize substances au total, dont neuf présentent un risque. Il s’agit de : l’arsenic inorganique, le plomb, le nickel, les dioxines et furanes (Pcdd/F), les PCB, les mycotoxines T-2 & HT-2, l’acrylamide, le déoxynivalénol et ses dérivés, et le furane. Pour ces substances, un nombre non négligeable d’enfants a présenté une exposition supérieure aux valeurs toxicologiques de référence. En outre, pour sept autres substances, notamment l’aluminium, le cobalt, le strontium, le méthylmercure, le sélénium, le cadmium et la génistéine chez les consommateurs de soja, "le risque ne peut être écarté" précise l’Anses. Par ailleurs, l’étude a aussi analysé 12 minéraux importants sur le plan nutritionnel. Il en ressort que la couverture des besoins nutritionnels est globalement satisfaisante. Cependant, on observe des insuffisances d’apport pour plusieurs d’entre eux et notamment pour le zinc, le calcium et le fer ou des excès d’apport pour le zinc et le calcium en fonction de l’âge de l’enfant. Dans ce contexte, l’Anses recommande de renforcer les mesures de gestion visant à limiter les niveaux d’exposition pour les neuf substances pour lesquelles la situation a été jugée préoccupante (politique de maîtrise des rejets environnementaux, maîtrise des procédés, fixation de seuils réglementaires ou diminution de ces seuils) ; et pour les sept autres pour lesquelles il y a un doute sur les risques, d’acquérir des connaissances complémentaires. En outre, elle rappelle la nécessité de ne pas pratiquer de diversification alimentaire avant six mois, et de proscrire le lait courant avant un an au profit du "lait maternel ou les préparations infantiles permettant de couvrir les besoins du nourrisson".
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?
Stéphanie Beaujouan
Non
Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus