Cancers : des conséquences sociales et financières jusqu’à 25 ans après les traitements
La Ligue contre le cancer publie la 7ème édition de son Observatoire sociétal du cancer, qui cette année est consacré à l’après cancer jusqu’à 25 ans après l’arrêt des traitements, avec une étude inédite réalisée par Ipsos sur plus de 1 000 personnes ayant eu un cancer et dont les traitements sont terminés depuis au moins deux ans.
Il en ressort que si 60% des personnes atteintes d'un cancer en guérissent, les conséquences de la maladie peuvent durer, longtemps après la fin des traitements. Près de 3 personnes sur 4 (72%) pensent ainsi "qu'on ne se remet jamais vraiment d'un cancer". L’impact est variable selon la personnalité des patients : pour 13% des personnes "le cancer a détruit sa vie" ; pour 26% "le cancer l'a forcé à prendre un nouveau départ" ; mais pour 19% "le cancer lui a permis de prendre un nouveau départ". La page est souvent difficile à tourner d’autant plus que le mot « guérison » est rarement prononcé selon les patients : seulement 32% l’ont entendu. Les conséquences sont à la fois psychologiques, physiques, professionnelles, financières et portent même sur leurs projets de vie. Et elles ne commencent à diminuer qu’entre 10 et 15 ans après l’arrêt des traitements pour la majorité des patients. Certaines personnes cumulent les problèmes. Dans ce cas, les plus touchées sont souvent des femmes, des personnes âgées de moins de 60 ans, essentiellement actives, des personnes qui ont eu plusieurs cancers, des personnes qui ont terminé leurs traitements depuis moins de 5 ans, ou encore des personnes qui ont souffert d'un cancer des voies aéro-digestives supérieures.
Les conséquences sur l’emploi sont marquées. 17% des participants à l’enquête qui exerçaient une activité professionnelle avant les traitements n'ont jamais repris le travail ; 22% ont été confrontés à des difficultés d’accès à l’emploi ; et 21% ont connu des difficultés dans la poursuite de leur carrière. Les conséquences financières sont importantes. Une personne sur 2 déclare avoir un reste à charge entre 2 et 5 ans après la fin des traitements. Elles sont encore presque 2 sur 10 à en déclarer plus de 25 ans après les traitements. Ces frais peuvent être liés aux frais de transports pour les examens de suivi, aux médicaments, aux consultations, aux dépassements d'honoraires par exemple pour les opérations de reconstruction mammaire ou de changement d'implant mammaire plus de 10 ans après la fin des traitements, ou à des problèmes dentaires. La Ligue contre le cancer met en avant plusieurs pistes pour améliorer cette situation. Elle souhaite tout d’abord améliorer l’information et faire évoluer l'image du cancer et de « l'après cancer » en mettant en place des campagnes de communication et en améliorant la formation des professionnels sur ce sujet. Elle milite aussi pour limiter le reste à charge. Dans ce cadre, elle plaide pour la prise en charge dans le cadre de l'ALD des prothèses dentaires liées aux conséquences du cancer, l'accès à un soutien psychologique, l'accès à une activité physique adaptée, la prise en charge des frais de transport pour les examens et consultations post-traitement, et l'accélération des procédures de modification des nomenclatures de l'Assurance maladie pour les actes, prestations, médicaments et produits de santé. Enfin, elle veut mettre en place des mesures pour prévenir la perte d’emploi, en expérimentant, par exemple un dispositif permettant aux personnes de disposer d'un nombre de jours de congés indemnisés sous certaines conditions, pour continuer à travailler tout en ayant un suivi médical.
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