On privilégie actuellement les rôles de la maladie coronaire, de la dysfonction myocardique et des anomalies électriques plutôt que celui du dysfonctionnement cardiaque autonome. Certains sulfamides hypoglycémiants pourraient aussi être impliqués, via l’hypoglycémie ou un effet propre sur le myocarde. Une équipe américaine a donc mené une étude de cohorte rétrospective à partir des demandes américaines 1999-2010 de Medicaid provenant de cinq grands états des États-Unis. Les expositions ont été déterminées par l'utilisation du glyburide, du glimépiride ou du glipizide. Le glipizide a servi d'exposition de référence, car on pense que ses effets sont très spécifiques du pancréas. Parmi les utilisateurs de sulfonylurées étudiés (N=519272), 60,3% étaient des femmes et 34,9% des caucasiens non hispaniques, dont l'âge médian était de 58,0 ans. Au cours des 176 889 années-personnes d'exposition aux sulfonylurées, 632 événements à type d’arrêt cardiaque brutal (ACB) ou d’arythmie ventriculaire (AV) (dont 50,5% ont été immédiatement mortels) sont survenus, donnant un taux d'incidence brut de 3,6 pour 1 000 années-personnes. Comparativement au glipizide, les rapports de risque ajustés selon le score de propension pour l’ACB/AV étaient de 0,82 (IC à 95%: 0,69-0,98) pour le glyburide et de 1,10 (0,89-1,36) pour le glimépiride. Plusieurs analyses secondaires ont montré une estimation de l'effet très similaire pour le glyburide. Le glyburide pourrait être associé à un risque plus faible d’arrêt cardiaque brutal (ACB) ou d’arythmie ventriculaire (AV) que le glipizide, ce qui concorde avec un très petit essai clinique suggérant que le glyburide peut réduire la tachycardie ventriculaire et les complexes prématurés ventriculaires isolés. Ce bénéfice potentiel doit être contextualisé en prenant en compte les effets putatifs de différentes sulfonylurées sur d'autres paramètres cardiovasculaires, les paramètres cérébro-vasculaires, la mort toutes causes confondues et l'hypoglycémie.
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