L’hormone de croissance (growth hormone, GH) est prescrite durant l’enfance pour les retards de croissance en relation avec toute une série d’indications. Il reste toujours difficile de savoir si le traitement par GH est associé à une augmentation de l’incidence du cancer. Dans le J Clin Endocrinol Metab de mai 2017, sont publiés les résultats d’une étude de cohorte de population qui a examiné le risque de cancer en relation avec un traitement par GH. La cohorte concernait 23 984 patients traités par GH recombinante dans 8 pays d’Europe et cela depuis 1984. L’incidence du cancer chez les patients traités par GH dans l’enfance dans les différents pays a été comparée à l’incidence générale des cancers des pays en question. L’incidence du cancer et le risque de mortalité par cancer dans la cohorte étaient augmentés pour différents types de cancers mais principalement du fait du risque de second cancer chez les patients ayant reçu de la GH après le traitement d’un cancer dans l’enfance. Il n’y avait pas d’augmentation claire du risque de cancer chez les patients ayant un retard de croissance dû à une autre cause. Seuls le cancer osseux et le cancer de la vessie avaient une incidence significativement augmentée chez les patients ayant reçu un traitement par hormone de croissance dans l’enfance pour une cause qui n’était pas un cancer. Le risque de cancer n’était pas lié à la durée ou à la dose cumulée de traitement par GH mais chez les patients traités par GH du fait d’un déficit secondaire au traitement d’un cancer dans l’enfance, le risque de mortalité par cancer augmentait de manière significative avec l’augmentation de la dose quotidienne d’hormone de croissance (p, pour la tendance, < 0.001). L’incidence du lymphome de Hodgkin a augmenté de manière significative avec la durée de suivi. Ces résultats ne sont donc pas en faveur d’un effet carcinogène de la GH. Seule est inexpliquée la tendance observée pour le risque de mortalité par cancer en relation avec la dose de GH chez les patients ayant eu un cancer au préalable. Un effet possible sur les cancers osseux, le cancer de la vessie et le lymphome de Hodgkin justifient la poursuite des investigations.
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