Quand j'ai greffé des poils pubiens sur la tête d'un patient

17/08/2016
Témoignage

Tout l'été, Egora publie vos souvenirs d'étudiants en médecine. J’étais interne en ORL dans un service prenant également en charge la chirurgie esthétique et réparatrice, à l’époque où la chirurgie hospitalière permettait encore certaines hardiesses expérimentales, fortement déconseillées en ville, et totalement inenvisageables depuis. C’était avant le Minoxidil et les implants capillaires : les alopéciques n'avaient pas beaucoup d'autres recours que les lugubres moumoutes, valeurs indémodables des films comiques. Quand un homme d'une trentaine d'années fort dégarni vint nous supplier de faire quelque chose pour lui, nous levâmes d'abord les bras au ciel en signe d'impuissance. Originaire du Moyen-Orient, très brun, le "malade" avait un type de pilosité fréquent dans ces contrées : un pelage d’orang-outang sur tout le corps, et une misère sur le sommet du crâne. L'idée germa naturellement de remplacer une partie de la peau de ce scalp dégarni, par une greffe prélevée sur une zone mieux fournie. Mais quelle
 zone ? Un rapide examen permis de conclure que la région la plus apte à répondre au besoin, et facile à refermer du fait d'un léger embonpoint, était le pubis. Après avoir exposé au candidat le caractère aléatoire d'une telle intervention, celui-ci se déclara toujours très demandeur. L'intervention se déroula sans anicroche, et dès le démoulage du pansement, l'homme fut aux anges. Nous fûmes moins enthousiastes en réalisant au fil des jours une chose que tous les morpions savent d'instinct : un poil pubien ne ressemble que d'assez loin à un cheveu… Et honnêtement, même après trois permanentes, notre homme avait toujours l'air de s'être collé le mont de Vénus de sa femme sur la tête ! Mais lui était absolument ravi. Leçon n°1 de la chirurgie esthétique : ce n'est pas le chirurgien qui doit être content, c'est le patient… Vous avez également un souvenir que vous souhaitez faire partager ? Ecrivez-nous à redaction@egora.fr

Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?

Stéphanie Beaujouan

Stéphanie Beaujouan

Non

Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus

8 débatteurs en ligne8 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête Hôpital
Pourquoi le statut de PU-PH ne fait plus rêver les médecins
14/11/2024
9
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
0
Concours pluripro
CPTS
Les CPTS, un "échec" à 1,5 milliard d'euros, calcule un syndicat de médecins dans un rapport à charge
27/11/2024
12
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
6