Santé de l'enfant : le Gouvernement dévoile (enfin) son plan
A la veille des "assises de la pédiatrie", plusieurs fois reportées en 2023, le Gouvernement a décliné jeudi 23 mai sa feuille de route, composée de 16 mesures et 80 actions "concrètes". Ce plan "ambitieux" entend renforcer la prévention, le nombre de professionnels soignants ou encore améliorer la prise en charge néonatale.
Le Gouvernement entend avant tout mettre l'accent sur la prévention, avec la volonté de systématiser la réalisation des 20 examens obligatoires de l'enfant. Il souhaite également créer un nouvel examen obligatoire à 6 ans pour détecter d'éventuels troubles du neuro-développement, du langage ou optiques. D'ici 2027, il souhaite que 100% d'enfants bénéficient d'un dépistage en maternelle grâce à l'action conjointe et coordonnée des PMI (protection maternelle infantile), de l'Education nationale et de l'Assurance maladie en lien avec les professionnels libéraux. "La refonte en cours du carnet de santé de l'enfant permettra d'avoir un meilleur suivi de ces examens", souligne l'entourage des ministres.
Axe clé de la prévention, le traitement Nirsévimab contre la bronchiloite, réservé cette année aux maternités, sera étendue l'an prochain aux praticiens en ville.
Le plan, révélé jeudi 23 mai, prévoit aussi de faciliter l'accès aux orthophonistes, sans passage au préalable par un médecin traitant. Face aux besoins croissants, il promet une augmentation du nombre de places de formation pour cette spécialité de 10% dès 2025 à 50% en 2030.
Pour prévenir la dépression post-natale, un entretien réalisé après l'accouchement sera systématisé. Des solutions de "répit" pourront être proposées pour prévenir l'épuisement parental comme des lieux d'accueil d'urgence ou des garderies solidaires.
En néonatalogie, également en crise, l'objectif est d'atteindre 1 lit pour 1 000 naissances, en réanimation, sur tout le territoire à l'horizon 2027.
Globalement, il s'agira de "former mieux et former davantage de professionnels à la santé de l'enfant". Pour y parvenir, le gouvernement compte accroître de 50% le nombre de places en formation en médecine pédiatrique d'ici à 2030 pour atteindre 600 places par an. Il entend par ailleurs créer une mention en pratique avancée en "santé des enfants" pour les infirmiers pour une première rentrée en scolarité en septembre 2027 au plus tard.
Afin de contribuer à la recherche et améliorer les connaissances autour de la santé infantile, une grande cohorte pédiatrique prénatale, comprenant 200 000 familles enrôlées sur quatre ans, permettra de mieux comprendre les déterminants environnementaux et psychosociaux de la survenue des pathologies pédiatriques, notamment les cancers.
Enfin, le Gouvernement insiste aussi sur la nécessité d'améliorer l'accès aux soins pour les enfants placés à l'aide sociale à l'enfance, prévoyant des examens gratuits en santé mentale ou avec des psychomotriciens.
Ce plan "est le fruit d'un long travail de la part d'un comité nommé en novembre 2022 suite à la triple épidémie (de Covid, grippe et bronchiolite) qui avait mis sous tension les systèmes de pédiatrie", commentent les cabinets des ministres délégués à la Santé, Frédéric Valletoux, et chargée de l'Enfance, Sarah El Haïry. "Face à ces défis, nous avons souhaité repenser profondément notre approche de la santé des enfants", a ainsi expliqué Frédéric Valletoux estimant que ce plan est "un véritable tournant dans notre approche de la santé des plus jeunes".
L'enveloppe consacrée à sa déclinaison concrète sera finalisée dans les prochaines semaines, selon l'entourage des ministres.
[avec AFP]
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