Elle vise à évaluer, sur une plus large population que ce qui a été réalisé pour le moment, l’efficacité du vaccin avec une demi-dose lors de la première injection. En effet, des résultats intermédiaires avec ce vaccin oubliés en début de semaine ont montré une efficacité globale de 70% versus placebo. Mais avec des différences notables en fonction du schéma posologique utilisé : 90% d’efficacité en cas d’utilisation d’une demi-dose pour la première injection, suivi d’une deuxième injection à un mois avec une dose entière ; et 62% d’efficacité en cas de dose entière dès la 1ère injection. « Maintenant que nous avons trouvé ce qui semble être une meilleure efficacité, nous devons la valider, donc nous devons faire une étude supplémentaire », a déclaré Pascal Soriot dans une interview à l'agence Bloomberg. Les résultats de cette nouvelle étude internationale « pourraient être plus rapides » à obtenir, « car nous savons que l'efficacité est élevée donc nous avons besoin d'un plus petit nombre de patients », a-t-il précisé. Selon lui, ces procédures ne devraient pas retarder l'approbation des régulateurs dans l'Union européenne et au Royaume-Uni, mais le feu vert des autorités américaines pourrait prendre plus de temps. Une erreur dans le schéma posologique L'injection d'une demi-dose était originellement due à une erreur, ce qui explique que seuls 3 000 patients aient suivi ce protocole, les résultats semblent montrer que ce premier schéma entraîne une meilleure réponse immunitaire. « Il est possible qu'une dose initiale plus faible puisse entraîner une efficacité plus élevée du vaccin. Plus n'est pas nécessairement mieux en matière de vaccins et d'immunothérapie », a expliqué la professeure en immunologie Helen Fletcher, de la London School of Hygiene and Tropical Medicine. « C'est aussi possible qu'une forte réponse immunitaire au premier vaccin ait pu bloquer efficacement une réponse immunitaire à la seconde injection du même virus », a-t-elle ajouté.
La taille du groupe ayant reçu une demi-dose lors de la première injection, ainsi que le fait que ce résultat soit dû à une erreur, a suscité des critiques. Le chef scientifique de l'opération Warp Speed, montée par le gouvernement de Donald Trump pour soutenir le développement et la distribution des vaccins, Moncef Slaoui, a par ailleurs précisé que la cohorte avec la demi-dose avait un âge limite de 55 ans, excluant les groupes plus à risque. La nouvelle étude sera donc chargée d'évaluer l'efficacité du vaccin à ce dosage plus faible. « L'OMS attend avec impatience la publication complète des données d'Oxford/AstraZeneca », a indiqué jeudi l'organisation à l'AFP. « L'examen des données détaillées nous permettra de mieux comprendre les performances du vaccin ». Le médecin en chef pour l'Angleterre, Chris Whitty, a lui mis en garde, lors d'une conférence de presse, contre des « conclusions prématurées » et a recommandé de faire preuve de patience jusqu'à ce que les données complètes soient publiées. Le vaccin d'AstraZeneca présente l'avantage d'utiliser une technologie plus traditionnelle que ces deux concurrents Pfizer et Moderna, ce qui le rend moins coûteux et plus facile à stocker puisqu'il peut être conservé dans des réfrigérateurs et non à très basse température.
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