85% de Français favorables à l’élargissement des compétences des infirmières
Une étude Elabe réalisée pour l’Ordre infirmier montre que les Français jugent utile, à une très large majorité, de renforcer le rôle des infirmières pour faire face au manque de médecins et améliorer l’accès aux soins. Pouvoir y accéder directement est la mesure qu’ils souhaitent voir mise en œuvre en priorité.
L’accès aux soins est devenu ces dernières années un enjeu majeur pour la population. Mais surtout, un sujet de préoccupation. Un sondage Elabe réalisé pour l’Ordre infirmier (ONI), et qui a été présenté lors d’une conférence de presse au siège parisien de l’instance jeudi 17 octobre, révèle que 44% des Français expriment des inquiétudes concernant la capacité du système de santé à les soigner correctement en cas de besoin. S’ils ne se disent pas inquiets pour l’heure, 46% des 1001 répondants craignent, eux, une dégradation de la situation à l’avenir. Une proportion plus importante chez les jeunes de 18 à 24 ans (59%).
Cette inquiétude semble nourrie par les difficultés d’accès à un professionnel de santé ou à un service que disent éprouver 80% des répondants à ce sondage Elabe. L’accès aux médecins spécialistes est cité comme principale difficulté (64%), vient ensuite l’accès aux généralistes (40%) mais aussi à un service d’urgences ou à un autre service hospitalier (32%). Seuls 9% des répondants disent rencontrer des difficultés à accéder à une infirmière libérale. 39% des sondés ont souligné le coût "trop élevé" des soins comme autre difficulté majeure rencontrée, 28% ont relevé les pénuries de médicaments, 26% le manque de coordination entre les professionnels.
Dans ce contexte, l’Ordre infirmier a souhaité connaître la perception des Français vis-à-vis du rôle que la profession joue dans ce système de santé à la dérive. L’image qu’ils ont des infirmières demeurent "très positive" malgré la dégradation de l’accès aux soins, indique-t-on. 88% des répondants estiment que les infirmières jouent un rôle de proximité important auprès de leurs patients et 86% jugent qu’elles ne sont pas suffisamment reconnues par rapport au rôle qu’elles jouent.
Ainsi, 85% des personnes interrogées considèrent qu’il serait utile de renforcer ce rôle pour faire face au manque de médecins et améliorer la prise en charge des patients dans certaines zones. Ce que défend également l’instance ordinale, qui attend beaucoup de la loi "infirmières-infirmiers" promise par le Premier ministre Michel Barnier lors de son discours de politique générale, et pour laquelle la présidente de l’ONI assure qu’elle sera "vigilante" à "ce qu’elle porte des mesures fortes".
L’Ordre infirmier a, lui-même, listé une série de "mesures prioritaires" qu’il souhaite voir intégrer à cette loi. Il a testé l’approbation de ces mesures auprès de l’échantillon de 1001 personnes, à qui il a été demandé de choisir celle à mettre en œuvre prioritairement. 64% des répondants ont classé l’accès direct et la consultation infirmière comme première mesure à mettre en place, ce qui témoigne d’un "consensus" sur la question, s’est réjoui la présidente de l’ONI, Sylvaine Mazière-Tauran.
61% des Français ont jugé prioritaire que les infirmières puissent assumer davantage de responsabilité dans la prise en charge des patients, notamment quand ces derniers n’ont pas de médecin traitant, et ce sans "garde-fous" ; 54% qu’une plus grande autonomie soit accordée aux professionnels de santé pour organiser les soins dans la proximité (54%), en confiant le cas échéant davantage de missions aux infirmières si cela permet d’améliorer la prise en charge des patients ; et 41% qu’un ratio de patients hospitalisés par infirmier soit mis en place.
Par ailleurs, 89% des Français sont très largement favorables à une collaboration plus forte entre infirmières et médecins.
En outre, 83% des répondants ont déclaré faire confiance aux infirmières pour assumer ces fonctions élargies. Ce qui conforte l’Ordre infirmier dans son plan de bataille.
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