Des téléconsult' en otologie retoquées par la Sécu : le coup de gueule d'un médecin contre la Cnam
Il en a marre. Le Dr Jean Tafazzoli, président de la plateforme "MaQuestionMedicale", conseiller à l'Ordre des médecins du Rhône et président de la CPTS de l'Ouest Lyonnais, s'insurge dans un communiqué d'être poussé par l'Assurance maladie à l'épuisement, à la soumission et de ne plus être libre de prescrire ou de travailler comme il l'entend. En ligne de mire notamment, des téléconsultations en otologie retoquées par la Sécu.
Article modifié le 12 novembre à 14 heures : c'est l'activité en otologie qui a été mise en pause, le site continue son activité
"Mi-août, une dizaine de médecins dont je fais partie, installés, diplômés en otologie, se sont vus retoquer leurs cotations de téléconsultations pour renouvellement d'audioprothèses, sous prétexte d'une 'différence d'interprétation' des textes qui arrange bien la Cnam", dénonce ce vendredi 8 novembre le Dr Jean Tafazzoli, dans un communiqué. L'Assurance maladie "se place juge et avocat en assénant un 'avertissement' aux médecins prescripteurs, traités comme de vulgaires délinquants 'fraudeurs', à qui elle demande plusieurs milliers d'euros d'indûs", s'insurge le praticien, qui estime être "empêché de prescrire".
Ainsi la plateforme MaQuestionMédicale.fr, dont il est le président, a dû suspendre son activité en otologie au 1er octobre, "en attendant les conclusions de la bataille juridique qui s'annonce entre la Cnam et les cabinets d'avocats des médecins concernés".
"Tous les regards des médecins libéraux sont tournés vers l'Assemblée et le Sénat"
Le Dr Tafazzoli déplore également la suppression, dans la nouvelle convention, de "l'ensemble des majorations soirs et weekends", au profit des consultations régulées qui "auront désormais droit aux majorations". "Tous les centres de soins non programmés et tous les services de téléconsultation sont concernés, et la seule réponse de la Sécurité Sociale est de sous-entendre que les soins le soir et le weekend coûtent trop cher, mettant même la faute sur les centres médicaux qui 'coteraient à bras le corps les consultations du soir'". "C'est connu, on choisit l'heure d'arrivée des patients en urgence", s'agace le médecin, dans ce communiqué.
Et la liste des points qui irritent le praticien est longue. Il regrette également qu'Emmanuel Macron n'ait pas tenue sa "promesse" de "démocratiser" la téléconsultation, alors que des médecins qui réalisent plus de 20% de téléconsultations sont "brimés", estime-t-il. Le Dr Tafazzoli regrette, par ailleurs, la limitation des arrêts de travail à trois jours dans le cadre des téléconsultations ou encore "la loi Rist, qui a vidé les services d'urgences de ses forces vives", et "le transfert de tâches médicales vers d'autres professions".
"Dans ce contexte de votes du PLFSS au parlement, tous les regards des médecins libéraux sont tournés vers l'Assemblée et le Sénat", prévient-il.
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