C'est la grande bataille du syndicat de médecins généralistes. La revendication d'assistants de médecine générale financés par l'assurance maladie est un dossier porté depuis plusieurs années par MG France, qui revêt une particulière acuité en ces temps de profonde réforme et de pénurie médicale. Invité par Agnès Buzyn à exposer jeudi dernier ses doléances à moins de deux semaines de la présentation de la stratégie de réforme de notre système de santé, par Emmanuel Macron, le syndicat a placé cette demande en première position de ses doléances. Bien conscient qu'il semble difficile aujourd'hui "d'investir dans une fonction avancée, alors que le paiement à l'acte représente 84 % de la rémunération des généralistes", le président de MG France n'en continue pas moins à œuvrer pour la concrétisation de ce projet. "Notre cible, c'est une assistante pour deux médecins généralistes, à raison de 50 000 euros de salaire par an." Soit… près d'un milliard d'euros pour 20 000 assistants médicaux. Un montant qui fait évidemment frémir gouvernement et assurance maladie, laquelle demanderait en contrepartie d'une mesure aussi couteuse de très solides des garanties d'efficacité. L'assurance maladie travaille aussi sur d'autres pistes. "En Hollande, les généralistes ont une assistante et une secrétaire par personne. Ils ont aussi 5 000 patients chacun", informe le Dr Battistoni, le président du syndicat. Autre dossier défendu devant la ministre dont le syndicat aimerait qu'il trouve une concrétisation dans le cadre du prochain budget de la Sécurité sociale : d'une part, une amélioration de la protection sociale "actuellement un frein à l'installation des jeunes confrères", pour aller vers une prise en charge dès le 4ème jour (au lieu du 90ème jour actuellement). D'autre part, un allongement des heures de PDSa. MG France aimerait que la permanence des soins commence à 19 h au lieu de 20 heures, et comprenne le samedi matin. Par ailleurs, le syndicat de généralistes milite pour un élargissement du périmètre de la visite longue (70 euros) aux personnes handicapées. Et demande une valorisation de l'organisation de la continuité des soins sur les territoires. Et une valorisation des médecins généralistes acceptant d'ouvrir leurs consultations à des soins non programmés, dans le cadre d'une organisation territoriale. Le syndicat demande aussi la mise en place d'un financement pérenne et conventionnel des CPTS, la création d'un fonds de modernisation pour les territoires de santé et l'adaptation des moyens du DPC à la formation pluriprofessionnelle. En matière de prévention, MG France souligne la difficulté des publics fragiles dénués de protection complémentaire, à acquitter le reste à charge des vaccins obligatoires. Aujourd'hui, seul le ROR est pris en charge à 100 %. L'achat de 8 sur 11 de ces vaccins se traduit par un reste à charge total de 120 euros par enfant pour les assurés n'ayant pas de couverture complémentaire. Ce qui est le cas de 5 % de la population, mais de 16 % chez les chômeurs. Le syndicat demande donc la prise en charge à 100 % des vaccins obligatoires par l'assurance maladie.
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