Une nuit entière sans Smur : trois maires du Cher portent plainte pour faire bouger l'ARS
Depuis des mois, ils multiplient "les alertes". Alors qu'il arrive fréquemment qu'une seule des deux équipes de Smur soit en service à Bourges, entrainant une multiplication des sorties "pour du secondaire" des deux autres véhicules du département (Saint-Amand et Vierzon), dans la nuit de vendredi à samedi dernier, une situation "inédite de par sa gravité" s'est produite, dénoncent les maires de ces trois communes : de 20 heures à 8 heures du matin, aucun Smur n'était opérationnel à l'hôpital de Bourges. Les deux autres Smur du département ont donc dû pallier cette carence "au sein de l'hôpital départemental de référence". "En conséquence, c'est donc toute la population du Cher qui est victime de perte de chance de survie en cas d'urgence vitale !", alertent les élus, qui dans un communiqué commun, annoncent avoir porté plainte contre X pour mise en danger de la vie d'autrui, "afin que les responsabilités des uns et des autres soient assumées dans le respect du droit à la santé et l'égalité territoriale, principes de notre République, afin aussi que l’ensemble des habitants du Cher bénéficient d’une couverture sanitaire pleinement effective".
Comme de nombreux établissements en France, le CH de Bourges est confronté à la "pénurie" de médecins urgentistes et se retrouve "dépendant de médecins intérimaires pour assurer le fonctionnement de son service d'urgences et des deux lignes de SMUR 24h/24, 7 jours sur 7", a précisé l'hôpital sur les réseaux sociaux. L'établissement dit "faire face" "aux exigences tarifaires extrêmement élevées de certains médecins intérimaires, bien supérieures au plafond règlementaire de 1160 euros par jour". Faute d'avoir pu recruter un médecin acceptant le tarif réglementaire, l'hôpital a été contraint de fermer les deux lignes de Smur dans la nuit de vendredi à samedi, justifie-t-il.
D'après l'ARS Centre-Val-de-Loire, le service ne tourne qu'avec 12 titulaires sur 25 et le rétablissement du service est conditionné à "la stabilisation de l'équipe médicale du service des urgences. Cet objectif fondamental ne peut être atteint que progressivement", a-t-elle réagi lundi 11 octobre. L'agence ministérielle regrette ce recours des élus, qui "ajoute un aléa et une difficulté supplémentaires, sans faire progresser la solution de fond". [avec France3]
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