Quinze médecins hospitaliers signent une tribune dans Le Parisien pour appeler à ne plus sacrifier les patients cancéreux, en attente de greffe, hépatiques, cardiaques comme ce fut le cas lors de la première vague de Covid. Ils insistent également sur la nécessité de s'appuyer sur la médecine de ville. “Il faut être prêt, en cet automne qui débute, à assurer la prise en charge de tous les (autres) patients. Nous ne pouvons plus nous permettre de les laisser de côté. Ne les oublions pas !”, appellent conjointement quinze médecins spécialisés en chirurgie, onco-gastro-entérologie, hépatologie ou encore radiologie dans une tribune publiée ce jeudi 1er octobre sur le site du Parisien. Ces médecins ont décidé de se mobiliser face à “une avalanche de données scientifiques contradictoires, à des débats erratiques sur la prise en charge optimale du Covid”. “L'orientation systématique et parfois totale des moyens pose question au regard des risques imposés aux patients cancéreux ou atteints d'insuffisance cardiaque, hépatique, rénale ou pulmonaire terminale”, font-ils valoir dans leur texte.
Ils reprochent aux autorités de se “féliciter” du faible taux de mortalité du Covid en France, sans “se poser la question d’une éventuelle perte de chance pour tous ces autres patients en France”. “Parce que ce qui nous est inconnu et ce que l'on n'arrive pas à prédire effraye, l'aspect politique de la gestion d'une crise sanitaire a pris le pas sur l'aspect médical de la gestion des soins dans son ensemble, centrant le questionnement sur le Covid”, estiment-ils. Afin d’éviter toute “rupture” dans l’équité du système de soin, il est impératif, pour eux, de créer des filières spécifiques dédiées et de compter sur “l’activation des réseaux ville-hôpital”. “L'implication plus large de l'ensemble des soignants, y compris de la médecine générale et des structures privées, parfois mises de côté, apparaît indispensable et urgente, pour permettre à tout prix, même en cas de saturation des hôpitaux, de pouvoir maintenir l'offre de soins pour un maximum de patients”, écrivent-ils, en précisant que l'augmentation du nombre de lits ou de personnels n’est pas suffisant.
Enfin, ils rappellent aux autorités qu’en médecine, “plus qu’ailleurs”, “l'analyse du rapport bénéfice-risque d'une décision doit toujours prévaloir sur le principe de précaution”. [avec le Parisien]
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