Olivier Véran en appelle aux dizaines de milliers d'infirmières qui ont quitté l'hôpital
Pour ouvrir des places en réanimation, "il ne suffit pas d'acheter d'aller acheter des lits chez Ikea", lançait Jean Castex dimanche. "Augmenter les capacités hospitalières, c’est avant tout former des anesthésistes et des infirmières spécialisés et c’est cela qui prend du temps", expliquait le Premier ministre dans Ouest France. Mais pour la députée France insoumise Caroline Fiat, la France dispose déjà d'un vivier, non exploité, de soignants formés. "Neuf mois que nous vous demandons avec notre groupe parlementaire d'aller auditionner les 180 000 infirmiers diplômés d'Etat qui ont changé de profession pour savoir à quelles conditions ils reviendraient travailler", a lancé la parlementaire, aide-soignante de profession, à l'Assemblée nationale mercredi 10 février. Si l'on ne dispose pas de chiffres officiels sur le sujet, plusieurs études montrent un turn-over important dans la profession infirmière. D'après le Syndicat national des professionnels infirmiers, notamment, 30% des nouvelles diplômées abandonnent dans les 5 ans. Un phénomène que la crise sanitaire a pu aggraver. D'après les résultats d'une étude de la Fédération hospitalière de France publiés en novembre, la première partie de l'année 2020 a été marquée par une "légère hausse des départs des professionnels infirmiers et aides-soignants", en lien avec la persistance de conditions de travail perçues comme "dégradées". Entre janvier et septembre 2020, 6.102 départs (retraite, démission etc.) ont été dénombrés au sein du corps infirmier, pour 5.531 embauches, dans les 300 établissements participants à l'enquête (sur 160 000 professionnels non médicaux). Soit 1.152 postes vacants. D'après Le Parisien, 34 000 postes d'infirmières et 24 000 postes d'aides-soignantes étaient non pourvus en septembre en France. Répondant à la députée, Olivier Véran en a profité pour "lancer un appel" à ces "soignants diplômés dans notre pays, qui ont eu donc la vocation du métier, et qui n'exercent plus". "Grâce à l'attractivité retrouvée de l'hôpital, nous voulons permettre aux infirmières qui ont quitté l'hôpital il y a quelques années de revenir", a-t-il déclaré, assurant que les conditions de travail avaient "évolué" grâce au Ségur de la Santé qui a "augmenté la fiche de paie" [180 euros net mensuels, NDLR]. Le ministre a également assuré que la révision des grilles indiciaires en cours pour les IDE et AS devrait permettre un gain moyen de 50 euros supplémentaire par mois. "Nous travaillons à la reprise de la dette des hôpitaux, à la création de 15 000 postes supplémentaires", a encore listé le ministre de la Santé, précisant qu'un indicateur serait prochainement mis en place pour suivre le nombre de postes créés et pourvus. [avec Huffingtonpost.fr]
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