Autrement Durant la crise sanitaire, les questions ont été nombreuses : pourquoi un tel manque de masques ? comment gérer le risque épidémique ? faut-il confiner ? faut-il déconfiner ? quelle prise en charge pour les patients chroniques ? Depuis le déconfinement, d’autres questions se posent, cette fois davantage sur les retombées à considérer, les enseignements à en tirer ou les erreurs à éviter. Car cette épidémie aura questionné, à tous les niveaux, la réactivité et l’adaptabilité de nos différents systèmes de gouvernance face à cet "ennemi" "invisible, insaisissable", comme l’a décrit Emmanuel Macron. Si notre système de santé, considéré comme l’un des meilleurs au monde, a été construit pour affronter ces situations aiguës, il a pourtant du mal à s’adapter à l’évolution des besoins courants. Ce qui s’est cruellement fait ressentir pendant l’épisode épidémique…
Aujourd’hui, tous s’accordent à dire que le système de santé n’était pas prêt à affronter une telle crise. Mais une fois ce constat posé, que faire ? et comment être mieux armé à l’avenir ? Si plusieurs partenariats et dispositifs ont fleuri rapidement au sein des territoires, il s’agit désormais d’évaluer leur plus-value sur le long terme. "On ne construit pas des coopérations dans l’urgence. Il faut des négociations, il faut se connaître, il faut construire un projet commun", prévient le Dr Pascal Gendry. Les structures regroupées auraient mieux su faire face à la crise, dit-on. Pourquoi ? Parce qu’en équipes, elles ont pu se structurer, s’organiser, gérer l’urgent et le quotidien, dialoguer…
Il est temps de faire mûrir notre système de santé. De décloisonner, de sortir des murs, d’aller vers d’autres professionnels et d’autres compétences. De sortir (peut-être) du cadre habituel de la patientèle médecin traitant pour une patientèle équipe traitante. De mieux faire, ensemble, ce qu’on ne peut plus faire tout seul.
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