Externe condamné pour agressions sexuelles : les étudiants appellent à la mobilisation
Plusieurs organisations étudiantes et féministes lancent, ce lundi 13 mai, un appel à la mobilisation pour dénoncer la présence à la faculté de Limoges d'un externe condamné pour deux agressions sexuelles sur d'anciennes camarades de promotion. Trois rassemblements sont d'ores et déjà prévus ces prochaines semaines à Limoges, Tours et Paris.
"Le silence ne profite qu'aux agresseurs." Plusieurs associations et syndicats étudiants et féministes, dont l'Unef et l'Union étudiante de Limoges, le collectif "Emma Auclert" et celui des Affolé(e)s de la Frange, appellent à la mobilisation. Ils dénoncent la présence sur le campus de la faculté de Limoges, et en stage au CHU, d'un interne condamné en mars dernier pour deux agressions sexuelles sur d'anciennes camarades de promotion, alors qu'il étudiait à Tours. Le jeune homme a également été condamné fin 2023 par le tribunal pour enfants de Tours à quatre mois de prison avec sursis dans une affaire, cette fois, de "baisers arrachés" sur une jeune femme.
"Malgré [ces] deux condamnations en justice, l'étudiant continue son cursus", écrivent les organisations, dans un communiqué diffusé ce lundi 13 mai. Actuellement externe, ce dernier devrait prendre "ses fonctions d'interne à la rentrée 2024". "Il aura alors le statut de médecin et pourra, sous la responsabilité d'un senior à l'hôpital, recevoir seul des patient(e)s en consultation", poursuivent-elles.
Les associations et syndicats dénoncent, de plus, l'inaction de l'Ordre des médecins et de la faculté de médecine de Limoges dans cette affaire. Le premier, "interpellé à ce propos, ne s'est pas prononcé clairement sur [le] cas" de cet étudiant" ; la seconde, elle, n'a lancé "aucune enquête […] au sujet du transfert" de ce carabin, de l'université de Tours vers Limoges. La présidente de l'université limougeaude a pourtant pris la parole fin avril, expliquant notamment attendre de détenir tous les documents nécessaires – dont le jugement du tribunal de Tours de mars dernier – avant de saisir la section disciplinaire de sa faculté.
Alors que le cas de cet étudiant est "symptomatique de l'impunité des agresseurs", selon les signataires de ce communiqué, ces derniers lancent une série de trois rassemblements. "Le premier […] se tiendra le jeudi 16 mai à 12h devant la faculté de médecine de Limoges, dans laquelle l'étudiant est actuellement inscrit", précise le communiqué. Le second est, lui, prévu à Tours le jeudi 23 mai à 12h. Enfin, les organisations appellent à une mobilisation le mercredi 29 mai à 18h devant le ministère de la Santé à Paris "pour exiger une intervention gouvernementale et dénoncer plus largement les violences sexuelles et sexistes, la culture du viol et l'impunité dans les études en santé et le milieu médical".
Elles appellent aussi à une grève nationale des personnels hospitalo-universitaires à partir du lundi 27 mai, veille des Ecos nationaux, "pour protester contre la participation de l'étudiant" condamné à ces épreuves.
En plein mouvement #MeToo à l'hôpital, plusieurs de ces organisations ont également lancé fin avril une pétition pour demander notamment la tenue d'un conseil de discipline à l'encontre de cet externe, ainsi que la mise en place en septembre prochain d'un protocole spécifique au sein de l'université de Limoges "afin de prévenir de nouvelles affaires d'agressions". Ce texte réunit aujourd'hui plus de 28 800 signatures.
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