Numerus clausus : 1800 Français sont partis étudier la médecine en Roumanie
"On nous présente souvent comme des perdants qui ont trouvé le moyen de contourner le système français. Mais dans les nouvelles promotions, il y a de plus en plus d’étudiants qui viennent en Roumanie par choix. Ils ne viennent pas à Cluj parce qu’ils ont échoué en France. Ils le font pour boycotter le système français du numerus clausus. A Cluj, ils cherchent une formation qui est reconnue partout en Europe", témoigne, dans Le Monde, Pierrick Antoine, 20 ans, venu du Mans. Comme lui, plus d'un millier d'étudiants français étudient la médecine à Cluj, 2ème ville de Roumanie, qui possède l'une des 10 filières francophones de médecine générale du pays. Ils n'étaient qu'une centaine il y a dix ans. Au total, la Roumanie recense aujourd'hui 1800 étudiants en médecine d'origine française. "Vu la pénurie de médecins généralistes en France, les étudiants français qui se forment en Roumanie sont tout bénéfice pour la France. Notre pays n’a pas à payer pour les former", souligne Rafik Lechheb, étudiant en cinquième année de médecine générale et responsable de la Corporation médicale de Cluj (CMC), une structure créée pour faciliter l’intégration des étudiants français en Roumanie. Des étudiants qui ne fuient pas seulement le numerus clausus, mais également l'esprit de compétition. "En France, j’ai subi un traumatisme, témoigne le carabin. Cette ambiance de compétition mène à un paradoxe : on se tue la santé pour devenir un professionnel de la santé. Je me pose toujours une question : cette compétition aide-t-elle à être un meilleur médecin ? J’en doute." La suppression prochaine du numerus clausus en France n'ayant pas vocation à ouvrir largement les vannes, la filière roumaine a encore de beaux jours devant elle. [avec Lemonde.fr]
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