Congrès CFA 2017 : l’allergologie enfin reconnue comme une spécialité à part entière

15/05/2017 Par Marielle Ammouche
Allergologie

Tournant majeur pour les allergologues : pour la première fois, en novembre 2017, des internes en allergologie commenceront leur cursus spécifique de 4 ans.

Changement majeur dans le domaine de l‘allergologie, un arrêté en date du 26 décembre 2016, pris conjointement par le ministère de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, ainsi que le ministère des Affaires sociales et de la santé, a reconnu l’allergologie comme une spécialité médicale à part entière. L'arrêté a ainsi intégré l’allergologie comme spécialité dans le cadre de la réforme des études médicales de 3e cycle. Concrètement, les nouveaux internes en médecine pourront dès l’année universitaire 2017-2018 choisir l’allergologie à l’issue des épreuves classantes nationales (ECN). Ils bénéficieront d’une formation diplômante spécifique (un DES d’allergologie) qui s’effectue sur une durée de 4 ans. La formation s’effectuera sous forme d’un co-DES, qui associe médecine interne et immunologie clinique, maladies infectieuses et tropicales, et allergologie. Le nombre de nouveaux internes, futurs spécialistes en allergologie donc, a été fixé à 30 pour la rentrée 2017. Ils suivront un socle commun d’un an avec le deux autres branches, et poursuivront leur cursus propre à l’allergologie pendant les trois années suivantes. Cette décision fait suite à une mobilisation sans précédent des allergologues en faveur de "la reconnaissance des allergies comme véritables pathologies, rappelle le Pr Jocelyne Just (hôpital Trousseau, Paris), présidente de la Société française d’allergologie. Car loin de leur image de maladies bénignes, les allergies sont devenues une véritable maladie de civilisation". Ainsi, actuellement, les allergies représentent la 4ème maladie chronique, et la première cause d’absentéisme professionnel. Et leur fréquence ne cesse d’augmenter. Aujourd’hui, un Français sur trois souffre d’une ou de plusieurs allergies, contre seulement 3% en 1970. Ces vingt dernières années, la proportion de personnes allergiques a été doublé, touchant aujourd’hui près de 18 millions de Français. Et selon l’Organisation mondiale de la santé, la moitié de la population pourrait en souffrir d’ici 2050. Et on assiste aussi à une augmentation importante des allergies croisées respiratoires et alimentaires.  

Des mesures à renforcer

  Face à cette situation "l’allergologue est le pilier sur lequel tout patient allergique doit s’appuyer pour diagnostiquer et évaluer la nature et la sévérité de l’allergie" souligne le Pr Just. Mais les spécialistes en allergologie sont actuellement trop peu, avec 1 700 médecins (allergologues exclusifs, pédiatres, pneumologues, dermatologues, ORL, et médecins Généralistes) soit 1 praticien pour 17 000 patients. Il s’agit en outre d’une spécialité vieillissante, la moyenne d’âge étant actuellement de 57 ans. La création du DES d’Allergologie offre un espoir important de recruter de jeunes allergologues, et de rendre cette spécialité plus attractive. Mais le nombre d’internes accordé cette année est "largement insuffisant, affirme le Pr Just. En Ile-de-France il y en aura 2, ce qui est ridicule".  

Approuvez-vous la proposition de l'Assurance maladie de dérembourser les prescriptions des médecins déconventionnés ?

A Rilgt

A Rilgt

Non

Contre, mais il faut bien avouer que la caisse crée au fond des armes et leviers de pression en faveur des médecins en cas de déco... Lire plus

0 commentaire





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
0
Podcast Vie de famille
Le "pas de côté" d'un éminent cardiologue pour comprendre le cheminement de son fils apprenti chamane
17/05/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
3
Infirmières
Les infirmières Asalée sauvées?
16/04/2024
3
La Revue du Praticien
Pneumologie
Asthme de l’enfant avant 3 ans : une entité particulière
19/04/2024
0
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17