Congrès CFA 2017 : l’allergologie enfin reconnue comme une spécialité à part entière
Tournant majeur pour les allergologues : pour la première fois, en novembre 2017, des internes en allergologie commenceront leur cursus spécifique de 4 ans.
Changement majeur dans le domaine de l‘allergologie, un arrêté en date du 26 décembre 2016, pris conjointement par le ministère de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, ainsi que le ministère des Affaires sociales et de la santé, a reconnu l’allergologie comme une spécialité médicale à part entière. L'arrêté a ainsi intégré l’allergologie comme spécialité dans le cadre de la réforme des études médicales de 3e cycle. Concrètement, les nouveaux internes en médecine pourront dès l’année universitaire 2017-2018 choisir l’allergologie à l’issue des épreuves classantes nationales (ECN). Ils bénéficieront d’une formation diplômante spécifique (un DES d’allergologie) qui s’effectue sur une durée de 4 ans. La formation s’effectuera sous forme d’un co-DES, qui associe médecine interne et immunologie clinique, maladies infectieuses et tropicales, et allergologie. Le nombre de nouveaux internes, futurs spécialistes en allergologie donc, a été fixé à 30 pour la rentrée 2017. Ils suivront un socle commun d’un an avec le deux autres branches, et poursuivront leur cursus propre à l’allergologie pendant les trois années suivantes. Cette décision fait suite à une mobilisation sans précédent des allergologues en faveur de "la reconnaissance des allergies comme véritables pathologies, rappelle le Pr Jocelyne Just (hôpital Trousseau, Paris), présidente de la Société française d’allergologie. Car loin de leur image de maladies bénignes, les allergies sont devenues une véritable maladie de civilisation". Ainsi, actuellement, les allergies représentent la 4ème maladie chronique, et la première cause d’absentéisme professionnel. Et leur fréquence ne cesse d’augmenter. Aujourd’hui, un Français sur trois souffre d’une ou de plusieurs allergies, contre seulement 3% en 1970. Ces vingt dernières années, la proportion de personnes allergiques a été doublé, touchant aujourd’hui près de 18 millions de Français. Et selon l’Organisation mondiale de la santé, la moitié de la population pourrait en souffrir d’ici 2050. Et on assiste aussi à une augmentation importante des allergies croisées respiratoires et alimentaires.
Des mesures à renforcer
Face à cette situation "l’allergologue est le pilier sur lequel tout patient allergique doit s’appuyer pour diagnostiquer et évaluer la nature et la sévérité de l’allergie" souligne le Pr Just. Mais les spécialistes en allergologie sont actuellement trop peu, avec 1 700 médecins (allergologues exclusifs, pédiatres, pneumologues, dermatologues, ORL, et médecins Généralistes) soit 1 praticien pour 17 000 patients. Il s’agit en outre d’une spécialité vieillissante, la moyenne d’âge étant actuellement de 57 ans. La création du DES d’Allergologie offre un espoir important de recruter de jeunes allergologues, et de rendre cette spécialité plus attractive. Mais le nombre d’internes accordé cette année est "largement insuffisant, affirme le Pr Just. En Ile-de-France il y en aura 2, ce qui est ridicule".
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