Covid : ce que l’on sait actuellement du variant XBB.1.5

16/01/2023 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
Le sous-variant d'Omicron XBB.1.5, constituerait le variant le plus transmissible et pourrait devenir majoritaire en Europe.

Il a été détecté pour la première fois aux Etats-Unis en octobre et représente désormais plus de 27% des infections du pays, selon le suivi des variants du Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC). C’est le pays le plus touché au monde par cette souche (82%). Mais 38 pays sont touchés, dont le Royaume-Uni (8%) et le Danemark, a précisé l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le 11 janvier, dans une évaluation rapide des risques. Pour l’heure, en Europe, XBB.1.5 ne représente que 2,5% des cas, selon l'agence de santé de l'Union européenne ECDC. Mais les modèles mathématiques de l'agence, basés sur le taux de croissance de ce sous-variant, montrent que celui-ci pourrait devenir la souche dominante en Europe d'ici un à deux mois, a-t-elle fait savoir vendredi. La souche XBB.1.5 ressemble beaucoup à son prédécesseur, XBB.1, mais présente une mutation supplémentaire de sa protéine spike, protéine clé d'entrée du virus, a expliqué à l'AFP Grace Roberts, virologue à l'université britannique de Leeds. Il s'agit du sous-variant le plus transmissible à ce jour, a indiqué cette semaine Maria Van Kerkhove, responsable technique de l'OMS sur le Covid. Il a clairement un "avantage de croissance". L'explication la plus probable de cet avantage est la mutation de la protéine spike, qui s'ajoute à une recombinaison d'une souche déjà très transmissible, a déclaré l'ECDC. Aux États-Unis, XBB.1.5 se répand actuellement 12% plus vite que les autres variants en circulation, selon l'ECDC. Toutefois, "il n'y a aucune donnée laissant penser que XBB.1.5 est plus nocif - en termes de maladies graves et de décès - que les variants précédents", a indiqué Grace Roberts. L'OMS continue d'évaluer les données mais, pour le moment, XBB.1.5 ne porte aucune mutation connue pour augmenter la gravité de la maladie, a aussi jugé l'agence.   Plus résistant aux anticorps Les sous-lignages "XBB" d'Omicron sont, aux côtés de BQ.1, les plus résistants aux anticorps accumulés lors de la vaccination et d'infections antérieures, selon l'OMS. Une étude publiée dans la revue Cell le mois dernier a révélé que XBB.1 était ainsi 63 fois moins susceptible d'être neutralisé par des anticorps existants que le sous-variant Omicron BA.2. Il est également 49 fois plus résistant que les sous-variants BA.4 et BA.5, qui sont actuellement dominants au Royaume-Uni et dans de nombreux autres pays. Selon l'expert américain Eric Topol, de nouvelles recherches ont toutefois montré que les vaccins bivalents du Covid pouvaient continuer de se montrer efficaces face à lui.   Un risque pour les personnes vulnérables L'ECDC a déclaré que le niveau de risque global du sous-variant reste faible pour la population globale. Cependant, le risque est "modéré à élevé" pour les personnes vulnérables, comme les personnes âgées ou non vaccinées, a-t-il ajouté, appelant à davantage de tests et de vaccination. Il n'y a "aucune raison de paniquer" à propos de XBB.1.5, a déclaré Grace Roberts. "Je ne pense pas que nous ayons besoin de prendre des mesures drastiques pour le moment", a-t-elle déclaré, tout en jugeant important de continuer à surveiller sa progression. Le nombre total de cas de Covid dans le monde a chuté de 9% la semaine dernière par rapport aux sept jours précédents et les décès ont chuté de 12%, selon l'OMS, une situation qui survient après une hausse constatée au cours de la période des vacances. L'OMS a décidé de ne pas nommer les sous-variants d'Omicron d'après les lettres de l'alphabet grec. Mais sur Twitter, il a été affublé de l'inquiétant surnom "Kraken". "Je pense que cela peut causer des inquiétudes inutiles d'associer un virus à une créature marine géante mythique!", a réagi Grace Roberts.

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