L’équipe britannique à l’origine de cette étude a établi ce chiffre à partir d’une méta-analyse de 52 études qui ont porté sur un effectif total de 43 128 patients venant de différents continents (Europe, d'Amérique du Nord, Chine, Moyen-Orient, Asie du Sud et Australie). Les auteurs ont alors mis en évidence, qu’après la forte baisse de la mortalité constatée entre mars à mai 2020, les décès liés à l’infection survenus en unité de soins intensifs semblaient se stabiliser ou avaient stagné entre juin et octobre 2020. En effet, en comparant les données de cette étude avec une autre méta-analyse de 24 études observationnelles (10 150 patients), qu’ils avaient réalisée précédemment, ayant porté sur la période de mars à juin 2020, les chercheurs constatent que la baisse du taux de décès ralentit, puisqu’elle avait chuté de 59,5% à 41,6% entre mars et juin 2020. Ils soulignent l’importance des corticostéroïdes et en particulier de la dexaméthasone sur le taux de survie des patients qui nécessitaient un apport en oxygène ou une assistance respiratoire mécanique. La prise en charge globale du Covid-19 a beaucoup progressé ainsi que les approches de l’oxygénothérapie, les thérapeutiques et la gestion de l’anticoagulation, ce qui explique cette baisse significative du taux de mortalité. Ces constations sont confirmées par le Dr Julien Baudillon, interne dans le service de réanimation covid de l’hôpital de Cergy-Pontoise durant le printemps 2020. Durant cette première vague, il décrit un afflux constant de patients « C’est un virus que je qualifierais de curieux. Des patients arrivaient en étant cliniquement plutôt rassurants mais biologiquement catastrophiques, ainsi que sur le plan paraclinique. Ils arrivaient en marchant avec 88% de saturation en O2, et une hypoxémie profonde à la gazométrie artérielle. Des radios du thorax montraient des opacités bilatérales. Ils étaient fréquemment intubés. Les entrées et sorties fluctuaient mais il m’est arrivé de faire 10 entrées de patients covid en une nuit avec 7 intubations de patients. » Pourtant, au fur et à mesure de l’épidémie, les connaissances sur le virus ont augmenté et la prise en charge des patients globale s’est adaptée pour être plus efficace et moins invasive : « Au niveau de l’oxygénation, on a de moins en moins intubé et on a privilégié une oxygénothérapie moins invasive comme la VNI (Ventilation Non Invasive) ou l’optiflow (l'oxygénothérapie haut débit). Grâce à cela, nous arrivions à passer des caps avec certains patients et à être moins invasifs sans avoir recours à l’intubation. Pour ce qui est des thérapeutiques médicamenteuses, au début, nous suivions les protocoles de pneumologie et administrions de la chloroquine et du tocilizumab (anticorps monoclonal). Le dexaméthasone était utilisée au début, seulement dans des syndrome de détresse respiratoire (SDRA) réfractaires avec des paramètres ventilatoires qui ne s’amélioraient pas. Maintenant, c’est utilisé de manière systématique et cela augmente la survie des SDRA Covid ce qui permet une baisse de la mortalité plutôt significative. » Peter Horby, responsable de l'essai clinique Recovery, qui a conclu à l'efficacité de la dexaméthasone semble aller dans ce sens et a récemment estimé que les médicaments devraient continuer à fonctionner tout aussi bien avec les nouveaux variants (Britannique et Sud-Africains) car ils agissent sur la réponse immunitaire et non sur le virus lui-même.
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