Si l’hypnose est une pratique ancienne qui a évolué au fil du temps, on constate à ce jour que son évolution n’est pas terminée. Les approches cliniques et thérapeutiques intégratives, la recherche en neurosciences et en clinique donnent à l’hypnose une place dans la médecine moderne. En même temps, il est nécessaire que cette approche résiste à une médiatisation trop exposée et quelque fois déformante qui donne une idée fausse de son utilisation. La formation doit être pour et avec les soignants dans le cadre de leur métier. Chaque praticien doit être à sa place dans son métier de soignant. L’ensemble de ces domaines d’actions ont été développés à l’occasion du onzième Forum de la confédération Francophone d’hypnose et thérapie brèves, qui s’est déroulé à Montpellier au mois de mai dernier. Ce congrès a rassemblé plus de 1000 participants autour de plus de 200 communications. De nombreux spécialistes médicaux et paramédicaux témoignant ainsi que l’utilisation de l’hypnose prend une place de plus en plus large dans le soin, au cœur de la relation thérapeutique. En particulier, elle trouve sa place dans le champ de la psychologie et de la psychiatrie, dans lequel elle s’intègre dans une démarche quelque fois complexe, et qui nécessite une formation solide et longue. C’est le cas par exemple dans le traitement des dépressions, des addictions et des états anxieux majeurs. Mais l’hypnose s’intègre aussi dorénavant au bloc opératoire, en maternité, dans les services des urgences, dans les SAMU, dans les soins infirmiers que ce soit à l’hôpital, dans des structures de longs séjours ou à domicile. En cas de maladies chroniques cancéreuses et non cancéreuses, l’hypnose trouve une place importante dans la prise en charge des souffrances et des douleurs d’accompagnement, dans le cadre d’une approche thérapeutique multidisciplinaire. Plusieurs ateliers du congrès ont souligné, dans ce domaine, la place de l’autohypnose comme une prolongation par le patient de la prise en charge. Cet apprentissage et cet accompagnement n’est donc que la suite thérapeutique mis en place par le praticien et le patient dans le contexte du soin. Une aide à la compréhension du système nerveux La recherche fondamentale n’a pas été absente de ce congrès par le biais de la neuroimagerie, de la neurologie clinique et même de la neurochirurgie. Et dans cette dernière spécialité, la possibilité de réaliser des interventions chez des patients éveillés avec l’aide de l’hypnose a permis des approches thérapeutiques nouvelles, des réductions des séquelles post-opératoires et une meilleure compréhension du système nerveux central (le connectome) dans sa cartographie et sa physiologie. Les experts soulignent cependant que dans la recherche clinique, on constate toujours les mêmes difficultés, liées à la méthodologie de l’évaluation : à quel moment du processus faut-il évaluer ? quels outils utiliser ? et surtout, quel nombre de patients est-il nécessaire pour dégager un résultat ? En revanche, des études de satisfaction des malades sont menées par de nombreuses équipes, avec des résultats encourageants pour cette approche. La formation était aussi présente par plusieurs éléments : une librairie qui affichait un nombre record d’ouvrages ; deux revues (la plus ancienne « Hypnose et thérapie brèves » et la nouvelle « Transe ») ; ainsi que les écoles privées, qui sont réparties sur tout le territoire (ainsi que dans les régions francophones de l’Europe), et qui sont, pour certaines, associées au Diplôme Universitaire des facultés avec des enseignants qui se partagent entre les deux structures. Un livre blanc pour encadrer la pratique Par la suite, un « livre blanc », consacré à l’hypnose et coordonné par la confédération, devrait être publié en en septembre/octobre 2019. Cet ouvrage a pour objectif de définir et encadrer la pratique de l’hypnose et de donner aux pouvoirs publics des éléments de réflexion pour insérer, et encadrer cette pratique dans un cadre médical. .
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